Saint-Léonard

Un Léonardois sur trois sous le seuil de faible revenu

À Saint-Léonard, plus d’une personne sur trois a un revenu de moins de 20 000$ par année et plusieurs d’entre eux n’ont aucun revenu.

Selon le dernier recensement de Statistique Canada, 36% de la population léonardoise fait moins de 20 000$ annuellement, dont 4,2 % n’a aucun revenu. L’arrondissement se classe en sixième position des territoires comportant le plus de personnes à faibles revenus, derrière Montréal-Nord, Ville-Marie, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et Saint-Laurent.

Une situation qui ne surprend pas les organismes d’aide alimentaire qui voient leur nombre de bénéficiaires augmenter.

«Il y a de plus en plus de gens pauvres à Saint-Léonard. Plusieurs croient que c’est un quartier riche, mais il y a de la misère dans le secteur.» -Félicidades Jacques, directrice de l’Association haïtiano-canado-québécoise de promotion culturelle, artistique et d’aide aux démunis

L’association propose du dépannage alimentaire chaque semaine. Entre 75 et 90 personnes profitent du service chaque jeudi. Elle donne également des paniers de Noël pendant la période des Fêtes.

«Il y a cinq ans, nous distribuions environ 100 paniers de Noël. L’année dernière, nous en avons donné 200 et je m’attends à en donner encore plus cette année, avec la vague de demandeurs d’asile que nous avons vécue», souligne Mme Jacques.

Même son de cloche à la Société Saint-Vincent de Paul de Saint-Léonard qui a aidé de nombreux réfugiés au cours des derniers mois.

«En plus de ce qui arrive à la Mission Old Brewery, nous avons de plus en plus de gens qui viennent nous voir pour des meubles et notre service d’aide alimentaire. Nous avons ajouté une journée à notre Boutique d’Amélie pour ainsi tenter d’augmenter nos revenus, car notre compte bancaire a beaucoup diminué», souligne Ellen Schrybert, présidente de la Société Saint-Vincent de Paul de Saint-Léonard.

La Société offre également le dépannage alimentaire toutes les semaines. Avec la hausse des demandes, elle arrive de plus en plus à sa limite.

«Nous sommes au bord de la liste d’attente. Si nous voulons continuer d’offrir des paniers de Noël intéressants, nous ne pourrons plus servir tout le monde», déplore Mme Schrybert.

Le Magasin-Partage de Noël a une liste d’attente depuis quelques années. En 2016, elle avait dû recommander une vingtaine de Léonardois au Magasin-Partage de Mercier, car il ne pouvait répondre à la demande.

«Nous avons toujours une liste d’attente. Cette année, nous avons plusieurs cas lourds de parents n’ayant aucun revenu. Nous servons 120 ménages annuellement, mais nous ne suffisons pas à la demande», révèle Dominique Caron, vice-présidente de la Table de concertation en sécurité alimentaire qui chapeaute le Magasin-Partage de Noël à Saint-Léonard.

Alors qu’on présage d’autres vagues de réfugiés et de demandeurs d’asile au cours des prochaines années, notamment en provenance des États-Unis, les demandes pourraient continuer d’augmenter à Saint-Léonard, une situation qui serait préoccupante.

«Si la tendance se maintient et que l’affluence augmente, ça va devenir inquiétant», annonce Mme Schrybert.

Inscriptions aux services d’aide alimentaire

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