L’imam qui avait capté l’attention de médias internationaux à la suite d’un sermon prononcé dans la foulée de la tuerie à la grande mosquée de Québec, affirme s’être départi de tous ses titres religieux en vue de se tailler une place au sein des rangs du Parti libéral du Canada dans la circonscription de Saint-Léonard-Saint-Michel lors de la prochaine élection.
Contacté par Le Progrès, Hassan Guillet affirme avoir été approché pour prendre le relais de Nicola Di Iorio, qui a annoncé sa démission imminente il y a un mois. S’il admet « avoir beaucoup de pression pour s’impliquer », il s’abstient toujours de confirmer sa candidature à l’investiture, par respect pour M. Di Iorio qui est toujours en poste.
Toutefois, celui qui prêchait jusqu’à tout récemment dans une mosquée de Saint-Jean-sur-Richelieu affirme avoir déjà renoncé à son rôle d’imam en vue de se présenter aux élections et abandonné son titre de porte-parole du Conseil des imams du Québec.
Il veut également rassurer ceux qui s’inquièteraient de voir un homme religieux faire son entrée à la Chambre de communes, soulignant qu’« on ne mélange pas la religion et la politique.» Il dit croire en un état laïque et neutre, « mais pas antireligieux ».
Parlant sept langues, M. Guillet indique que Saint-Léonard-Saint-Michel est une circonscription qui « correspond à [son] image », « avec une diversité assez riche. C’est un choix naturel. »
Hassan Guillet avait semé l’émoi à la suite de l’attentat de la mosquée de Québec en janvier 2017, lors de son sermon durant les funérailles de trois des six victimes. Il avait alors présenté l’auteur de la tuerie, Alexandre Bissonnette, comme l’une des victimes. «Avant d’être assassin, il était victime lui-même. Avant de planter les balles dans les poitrines de ses victimes, il y a des mots plus forts que les balles qui ont été plantés dans son cerveau […] Qui est responsable ? Nous tous. », avait-il affirmé aux 5000 personnes rassemblées au Centre des congrès de Québec.
M. Guillet, ex-ingénieur chez Bombardier, s’est installé au Québec en 1974. Il est détenteur de deux baccalauréats, soit en droit et en génie aérospatial, en plus d’une maîtrise dans ce domaine.