Le Léonardois Vinh Nguyen a participé à la 33e édition du Défilé international des cultures qui se tenait à New York au début du mois de juin. Cette aventure lui a permis de faire le plein de fierté pour sa culture. Il a raconté son expérience au Progrès.
Vinh était hésitant. Il n’avait pas vraiment l’intention de se joindre aux 60 représentants de la communauté vietnamienne au Canada qui allaient défiler dans sur sixième avenue à New York, sous le regard attentif d’une poignée de curieux. Son groupe se joignait à des Népalais, des Mongols et des Tibétains notamment.
Puis Vinh a osé. Une amie de longue date l’a convaincu. « Cette parade-là, c’est interculturel, mais c’est aussi pour se battre pour les droits humains. ». Il dit avoir été impressionné de voir qu’autant de gens se rassemblent pour la cause. Le rapport d’Amnistie internationale pour l’année 2017-2018 soulève entre autres au Vietnam des détentions arbitraires, des poursuites judiciaires liées à la sécurité nationale et des procès inéquitables.
C’est aussi pour ses parents que Vinh faisait le voyage. « Je savais à quel point ça les rendrait fiers de me voir dans une parade pour promouvoir la culture vietnamienne et les droits humains. Leur visage, des fois, ça mettait des larmes à mes yeux », souffle-t-il d’une gorge prise par l’émotion.
Il voulait également démontrer que la jeunesse peut faire la différence. « De nouvelles personnes peuvent amener de nouvelles idées. Il faut que les gens sachent qu’on est là pour aider aussi. » Il ajoute qu’une majorité des pays représentés durant le défilé sont opprimés.
Alors qu’ils dansaient dans la rue et faisaient virevolter leur drapeau, les représentants de la communauté vietnamienne portaient une robe traditionnelle: la Ao Dai. Blanche et épousant les formes du corps, elle est généralement composée d’un col roulé et d’un pantalon.
« J’étais vraiment surpris de voir autant de gens qui représentaient la même chose que nous, mais d’autres pays. »
Vinh Nguyen
Le groupe montréalais Vietnamplify, qui tente de mousser un mouvement à la défense des conditions de vie des Vietnamiens, était également présent lors de l’évènement.
C’était pour Vinh un rapprochement particulier envers ses origines. « Juste que je sois fier d’être vietnamien, ça, ça me faisait un effet », indique celui qui a célébré son 25e anniversaire, la journée du défilé, le 9 juin.
Vinh n’a jamais vraiment eu la volonté de s’impliquer dans la communauté de façon concrète. Actuellement, celui qui étudie en enseignement à l’université donne des cours de langue vietnamienne le dimanche, dans l’arrondissement Saint-Laurent.
Ne s’est-il jamais senti interpellé par sa culture à Saint-Léonard ?
« Honnêtement, non, affirme-t-il. La communauté vietnamienne est la cinquième plus importante à Saint-Léonard et je ne le savais même pas [jusqu’à tout récemment].»
Selon le recensement de la Ville de Montréal publié en 2016, les Vietnamiens représentent 3,6% de la population léonardoise, loin derrière les Italiens, qui en forme le quart.
Depuis le défilé, le jeune homme, né au Canada, a développé un intérêt particulier pour les évènements, les réunions et les regroupements qui se concentrent sur la situation du Vietnam.
Pour Vinh, la Fête du citoyen, qui se tiendra le 9 septembre prochain, sera une belle opportunité de rassembler les Vietnamiens de l’arrondissement.