Un mois après la défaite historique du 1er octobre dernier enregistrée par le Parti libéral, la députée de Jeanne-Mance-Viger, Filomena Rotiroti, continue de défendre sans concession le bilan de son parti.
Selon Filomena Rotiroti, la défaite des libéraux est attribuable à la volonté de changement des Québécois. « Quand j’étais sur le terrain durant la campagne, je sentais le vent de changement », soutient-elle.
Malgré tout, la politicienne persiste et signe : selon elle, le bilan libéral se défend de lui-même. « Tous les économistes le disent, on a laissé les finances publiques en très bonne santé », soutient-elle. Elle admet toutefois que le parti aurait pu mieux communiquer ce qu’il comptait faire pour les Québécois.
Taillefer plus critique
Or, tous ne sont pas du même avis au Parti libéral. L’ancien président de la campagne du PLQ, Alexandre Taillefer, trace un bilan beaucoup plus critique que celui de Mme Rotiroti. Dans un article de Radio-Canada, il a soutenu que « les coupures et l’austérité budgétaire ont […] fait mal au PLQ. »
L’homme d’affaires a aussi affirmé que le parti devait retourner à ses racines nationalistes.
« Il faut repositionner le Parti libéral comme étant un parti davantage nationaliste, qui va se positionner dans la défense du français, de la culture québécoise et faire évoluer le fédéralisme au Canada », avait-il dit.
Taillefer a également suggéré que les libéraux devraient peut-être faire des « compromis » sur la question des signes religieux. Le chef par intérim, Pierre Arcand, avait alors rapidement pris ses distances de celui qui songe à se lancer dans la course à la chefferie. Mme Rotiroti, quant à elle, minimise l’importance de l’homme d’affaires dans le parti. « M. Taillefer a droit à ses opinions comme tous les citoyens ordinaires. La campagne est finie, il n’est donc plus président. »
Garder la cohésion dans le caucus
La défaite du PLQ s’est également soldée par la démission de Philippe Couillard. Alors que le parti devra se choisir un nouveau chef, la députée de Jeanne-Mance-Viger aura comme mandat de garder la cohésion parmi les élus. « En tant que présidente du caucus, je dois conserver une neutralité durant la course. Mon rôle est de m’assurer que les travaux parlementaires continuent, que les discussions se fassent dans le caucus et que l’on en arrive à des consensus », explique-t-elle.
Lors de la dernière élection, Mme Rotiroti a remporté sa circonscription avec 65% des voix. Bien qu’il s’agisse d’un score plus qu’honorable, elle enregistre tout de même une baisse de 12 points de pourcentage par rapport à l’élection de 2014. Questionnée à ce sujet, la politicienne de 44 ans a dit qu’elle était « très satisfaite du résultat » qu’elle a obtenu.