Neuf jeunes léonardois siègent désormais au conseil jeunesse de Saint-Léonard. Motivés par un attachement à la communauté léonardoise, à la jeunesse et à la diversité de leur quartier, trois de ces jeunes, que Métro à rencontrer, veulent agir dans un même but: améliorer la compréhension des enjeux autour de la jeunesse.
Ils aimeraient aussi agir pour distraire les jeunes Léonardois, alors que l’Arrondissement a connu plusieurs épisodes de violence ces dernières années.
Occuper la jeunesse léonardoise
Albano Souhail, 20 ans, veut organiser un tournoi de soccer « pas nécessairement avec des équipes, mais pour occuper le temps, car le sport c’est universel ». Saint-Léonard fait parfois face à une opposition entre une pratique autonome des sports sur des terrains libres – surtout le soccer – et une pratique fédérée sur des terrains réservés.
Gerlando Guarragi, 20 ans, et Sadjida Baatouche, 15 ans, avancent quant à eux des projets basés sur la création. Sadjida est persuadée que beaucoup de jeunes disposent de compétences et de talents. Gerlando, qui est pianiste, se voit déjà organiser un « talent show » et profiter de l’occasion pour ramasser de l’argent et financer une activité.
Faire valoir leur «hood»
Gerlando voit dans ce projet de spectacle l’occasion de démontrer combien Saint-Léonard est multiculturel et qu’il n’existe pas juste le centre-ville. « Le but est de faire voir à quel point notre jeunesse est brillante » ajoute-t-il.
Albano pointe aussi du doigt une « certaine différence » avec le centre-ville de Montréal. Il constate une stigmatisation de Saint-Léonard. « J’ai grandi ici et je me sens plus à l’aise ici » confie le jeune Léonardois. Gerlando se sent aussi plus accepté dans l’est de la métropole.
« Je suis fier de mon quartier. Il y a beaucoup de parcs et plusieurs atouts » se satisfait Sadjida. Mais elle constate en même temps une montée de la violence et une difficile harmonie entre générations. Saint-Léonard a une des plus importantes populations de jeunes et d’ainés de l’île.
Pour l’Arrondissement, le conseil jeunesse a justement pour but de les orienter lorsqu’ils planifient la programmation culturelle de façon à ce que celle-ci reflète mieux les jeunes.
Sadjida Baatouche, 15 ans
Cette jeune Léonardoise a un père très impliqué dans la communauté. Ce dernier s’occupe de superviser une pratique de soccer libre au parc Delorme. Sadjida a déjà travaillé avec lui et animé d’autres activités. Elle avoue s’être sentie très touchée par le meurtre de Meriem Boundaoui. C’est cet évènement qui l’a décidé à s’investir pour changer les choses.
« Ce que je compte apporter à Saint-Léonard ? C’est ma créativité » s’enthousiasme Sadjida. Elle est particulièrement motivée par l’idée de bâtir un projet qui perdure.
Albano Souhail, 20 ans
Tout comme Gerlando, Albano étudie à l’université Concordia en sciences politiques. « J’ai une connexion avec le quartier » souffle-t-il, « je passe beaucoup de temps dans l’est de la ville, surtout à la bibliothèque ». « Quand j’ai vu l’annonce, j’ai vu là une occasion de bâtir quelque chose » raconte le jeune Léonardois.
Avec le conseil jeunesse, Albano aimerait acquérir une nouvelle expérience et parler avec de nouvelles personnes, tout en testant ses compétences et ses capacités. Lui aussi, il souhaite laisser un projet qui va motiver les jeunes à s’impliquer.
Gerlando Guarragi, 20 ans
Étudiant en science politique à l’université Concordia, Gerlando souhaite expérimenter la politique, un sujet qui, au vu de ses études, l’intéresse. Il espère simplement redonner à la communauté.