Les propriétaires de chiens qui ont l’habitude d’amener leurs bêtes se défouler sur l’aire du parc canin situé au croisement de la rue Jean-Talon et du boulevard Provencher devront désormais être vigilants: comme le signale un panneau récemment installé sur la grille du terrain, «laisser son chien aboyer» est illégal.
Les maîtres d’animaux qui forceraient un peu trop sur les cordes vocales pourraient ainsi écoper d’amendes allant de 500$ à 2000$. «Il est interdit de laisser son chien aboyer, gémir, ou hurler», énumère la pancarte, fraîchement accrochée.
Plusieurs propriétaires de bêtes ont été surpris, voire effarés, de prendre connaissance de cette nouvelle consigne. Certains d’entre eux, comme la Montréalaise Tammy Pieters, trouvent le règlement ridicule, car aboyer est un comportement naturel des chiens et c’est comme ça qu’ils communiquent, a-t-elle expliqué à CTV News.
La loi est dure, mais c’est la loi
L’Arrondissement de Saint-Léonard, dans lequel se trouve le parc, n’en démord pas. Il affirme que bien le panneau soit nouveau, l’arrêté auquel il renvoie ne l’est pas.
L’arrondissement explique par ailleurs que la pancarte a été affichée dans le cadre de démarches visant à limiter la nuisance sonore engendrée par le parc à chien sur le voisinage. Mais certains maîtres se sentent muselés par ce soudain rappel à l’ordre et ne trouvent plus de plaisir à venir faire gambader leur bête.
«C’est stressant. Je suis constamment en train de vérifier que mon chien n’aboie pas trop. Ce n’est même plus agréable. C’est trop, c’est vraiment trop. Je sais que c’est pour faire peur aux gens, mais ce n’est pas juste», a pesté Melanie Richer, une citoyenne interrogée par CTV News.
D’autant plus que les personnes qui fréquentent ce parc canin sont en général respectueuses envers les autres propriétaires d’animaux, selon les dires des habitués.
«Je peux vous dire sans hésitation que les gens qui viennent ici sont très responsables avec leurs chiens», constate Tammy Pieters.
D’autres mesures à venir
L’arrondissement de Saint-Léonard n’a pas précisé de quelle manière il entendait faire respecter cet arrêté. Il prévoit de déployer des mesures additionnelles visant à protéger les résidents qui habitent proche du parc des jappements intempestifs des bêtes. Des haies pourraient être érigées.
Les propriétaires d’animaux accueilleraient favorablement de tels aménagements, mais affirment, pour la plupart, être opposés au maintien de l’interdiction de laisser son chien aboyer.
À Toronto, en mars dernier, des pancartes similaires étaient apparues dans le parc canin St. Andrew. Face à la colère de nombreux citoyens, celles-ci avaient finalement étaient retirées.