Depuis le début de l’année 2015, 143 personnes âgées ont été victimes d’une fraude téléphonique impliquant un «faux petit-fils» à Montréal.
Selon le SPVM, qui a repris le dossier des mains de la GRC cette année, de plus en plus d’aînés se font prendre au jeu des fraudeurs.
Dans le scénario typique, le fraudeur se fait passer pour un membre de leur famille, tel qu’un petit-fils qui aurait été incarcéré. La situation décrite au téléphone amène l’aîné à verser un montant d’argent d’environ 2000 $, en guise de caution par exemple.
«Maintenant la problématique est plus locale. C’est particulièrement présent dans la région de l’est de Montréal parce qu’il y a une plus grande communauté d’aînés», indique le commandant du poste de quartier (PDQ) 42 à Saint-Léonard, Miguel Alston.
Les aînés, qui souvent vivent seuls, sont vulnérables à ce type d’abus.
Selon M. Alston, les fraudeurs sont assez habiles pour manipuler leur victime.
«Ils vont se faire proposer des réponses. La personne âgée a alors l’impression qu’elle connaît l’appelant. Ils vont lui mettre les mots en bouche», explique le commandant.
Saint-Léonard n’est pas à l’abri
À Saint-Léonard, le dernier cas de fraude téléphonique visant un aîné est survenu pas plus tard que le 19 septembre.
«Le petit-fils a dit qu’il avait été arrêté pour facultés affaiblies et il avait besoin d’une caution, affirme le commandant du PDQ 42. La personne âgée procède à un retrait et remet une enveloppe de 2000$. Plus tard, on parle au membre de la famille et on se rend compte de la fraude.»
La somme de 2000 $ remise par la personne âgée est alors perdue. Une situation qui pourrait être évitée, selon le commandant.
Les policiers du PDQ 42 sont avertis. En plus d’en parler au «café avec un policier», ils ont parcouru l’arrondissement: la piscine, la caisse populaire, le centre Hautbois, la bibliothèque, le centre d’achat pour aviser tous les intervenants en lien avec les personnes âgées de la problématique.
Les employés des institutions financières ont également été mis au courant du problème. Les personnes âgées, qui retirent souvent les montants au comptoir, sont maintenant questionnés davantage lors de leur visite dans une institution financière pour éviter les cas de fraude.
Au mois de mars, 750 personnes âgées ont été rencontrées lors d’une campagne de prévention.
D’ailleurs, la démarche des policiers de quatre postes de quartier s’inscrit dans le cadre d’un projet-pilote de la Chaire de recherche en abus et maltraitance de l’université Sherbrooke, qui consiste à arrimer davantage le milieu communautaire aux interventions des policiers afin d’assurer un suivi.