Un ancien étudiant de l’école des métiers du Sud-Ouest a remporté la médaille de bronze aux Olympiades canadiennes des métiers et des technologies, qui vise à récompenser les meilleurs espoirs de la main-d’œuvre spécialisée. Maxime Perreault s’est démarqué parmi les neuf candidats en mécanique industrielle, la semaine dernière, à Edmonton.
«C’est un prof qui m’a suggéré de participer à la compétition parce que j’étais un étudiant sérieux qui donnait toujours son 100%», lance celui qui a terminé son programme en décembre.
Au cours des trois derniers mois, il s’est entraîné tous les jours à l’école en vue de la compétition, en plus de son travail de nuit chez Bridor à Boucherville comme électromécanicien. «C’était assez épuisant, mais j’allais à la compétition pour gagner, pas pour perdre mon temps», dit-il.
Après avoir terminé premier à la compétition québécoise organisée par Compétences Québec en mai à la Place Bonaventure, il s’est envolé vers la capitale de l’Alberta les 4 et 5 juin. Au terme de douze heures d’épreuves d’aptitudes mécaniques, réparties sur deux jours, il a décroché la troisième place.
28 autres de ses 46 compatriotes québécois sont repartis avec une médaille au cou. L’équipe qui représentera le Canada aux 45e Mondiaux des métiers en août 2019, à Kazan en Russie, sera dévoilée l’an prochain. Maxime Perreault pourra tenter sa chance.
Il devra tout d’abord se mesurer au gagnant de la médaille d’argent à la prochaine compétition nationale, qui se déroulera en mai à Halifax. «Le gagnant de l’or ne peut pas participer aux Mondiaux puisqu’il a 30 ans. On doit être âgé de 22 ans et moins», précise-t-il.
Aptitudes manuelles
Le jeune homme de 21 ans savait d’ores et déjà qu’il ne souhaitait pas poursuivre ses études après l’école secondaire. «J’avais hâte de ne plus avoir de cours de français, avoue-t-il. Je voulais être scaphandrier, comme je suis un passionné de plongée.»
Après un diplôme d’études professionnelles (DEP) en soudage afin de réaliser son but, il a toutefois décidé de s’enligner vers la mécanique industrielle. «Un professeur m’a parlé de ce métier. Je suis allé lire là-dessus et j’ai trouvé que ça avait l’air intéressant parce qu’il y a autant un côté intellectuel que manuel. Il faut trouver le problème de la machine et ensuite la réparer», explique-t-il.
L’école des métiers du Sud-Ouest était le choix tout indiqué pour le résident de la Rive-Sud, étant un des seuls endroits du Grand Montréal à offrir le programme.
Baisse d’intérêt
Maxime Perreault est l’un des rares jeunes de son âge à avoir un intérêt pour la mécanique industrielle, selon le directeur de l’école, Michel Lachapelle. «La moyenne d’âge est de 33 ans. Souvent, les jeunes veulent travailler rapidement après le secondaire et décident de revenir aux études plus tard pour avoir de meilleures conditions de travail», explique-t-il.
D’ailleurs, depuis que le taux de chômage au Québec a diminué, M. Lachapelle voit le nombre d’inscriptions chuter. «Les jeunes trouvent facilement un emploi, donc ils ne voient pas l’intérêt de faire une formation, déplore-t-il. Pourtant, les salaires sont beaucoup plus intéressants.»
De concert avec d’autres directions d’établissements de formation professionnelle du Québec, le directeur souhaite mettre de l’avant les avantages de se former dans les métiers manuels afin de recruter davantage d’élèves.