Déterminée à faire de la salubrité des logements l’un de ses cheval de bataille, Valérie Plante, candidate à la chefferie de Projet Montréal, s’est engagée à mettre en place un programme d’inspection préventive d’insalubrité. Elle souhaite créer une équipe de 30 inspecteurs, afin de visiter 100 000 logements montréalais en cinq ans.
La conseillère municipale a dévoilé mardi son plan pour s’attaquer aux problèmes d’insalubrité à Montréal. Elle estime qu’il y a une «inefficacité du maire Coderre en matière de logement».
Selon elle, plus du tiers des ménages montréalais sont aux prises avec des problèmes d’insalubrité. Le plan de Mme Plante serait de créer un programme spécial d’inspection préventive.
«Je voudrais créer une équipe de 30 inspecteurs, afin d’inspecter des unités de logement ciblées de manière préventive, explique-t-elle. Ce programme aurait pour objectif de visiter 20% des logements locatifs montréalais en cinq ans, c’est-à-dire environ 20 000 logements par année pour un total de près de 100 000. Des mesures correctives seraient exigées des propriétaires dans un laps de temps raisonnable.»
Selon la conseillère, ce sont souvent les ménages marginalisés en raison de la pauvreté, d’une faible scolarité, d’une récente immigration ou d’une faible maîtrise du français ou de l’anglais qui sont aux prises avec des problèmes d’insalubrité.
«Comme ils font également face à la pénurie de logements décents et abordables, ils choisissent souvent de taire ces problèmes d’insalubrité par crainte de perdre leur logement. Ils finissent donc souvent par ne pas porter plainte au propriétaire, à l’arrondissement ou à la ville. Il est nécessaire que la Ville agisse rapidement.»
Un problème dans Parc-Extension
L’annonce de la candidate de Projet Montréal a eu lieu devant le bâtiment du 785, avenue Ball, dans Parc-Extension.
Le bâtiment, inhabité depuis quatre ans, appartenait à Claudio Di Giambattista, décédé depuis peu. Surnommé «le roi du taudis», l’homme était bien connu dans le quartier pour avoir négligé l’entretien de plusieurs de ses appartements.
«Trouver un appartement abordable et salubre est un défi majeur pour la population de Parc-Extension», a souligné Sasha Dyck, ancien candidat de Projet Montréal dans Villeray-Saint-Michel- Parc-Extension et résident très impliqué dans la communauté.
Pour sa part, le conseiller du Mile End et porte-parole en matière d’habitation pour Projet Montréal, Richard Ryan, affirme que ce genre de programme existe déjà dans d’autres villes canadiennes.
«Les groupes en logement me parlent souvent de l’inefficacité du plan de Coderre à cause du manque de ressources pour l’inspection. Il est temps que Montréal suive ce modèle», conclut-il.