Les sœurs jumelles Aissatou et Fatouma Sougou sont-elles les futures championnes en nage synchronisée? C’est à le croire, en raison de leurs récentes performances.
En finissant deuxième du championnat québécois et quatrième du championnat national dans la catégorie d’âge 13-15 ans, les Villeroises ont pris par surprise la plupart des observateurs de la discipline.
«C’est une fierté québécoise. Elles ont beaucoup progressé cette année au point d’attirer l’attention de la Fédération nationale et des autres entraîneurs», a indiqué Emily Ziga-Kearney, ancienne championne canadienne de nage synchronisée et entraineuse des jumelles.
«Elles sont très travaillantes, à l’écoute des entraîneurs et de leur corps. Elles ont une bonne propulsion en hauteur, mais aussi dans l’eau. C’est une qualité qui vient avec la maturité d’habitude, a-t-elle ajouté. Elles doivent maintenant gagner en expérience et travailler leur flexibilité.»
Leur progression est aussi le résultat d’une augmentation du temps consacré à la discipline. Cette année, elles ont évolué à Saint-Jérôme, où elles passaient 20h par semaine dans la piscine, avec des entraînements débutant à 6h du matin, avant les cours. «Les débuts ont été difficiles, mais on s’y est vite habitué,» a relativisé Fatouma.
En septembre, elles reprennent le chemin de la piscine à Montréal, en sports-études, à l’école secondaire Antoine de Saint-Exupéry et au club Montréal Synchro, le plus prestigieux des clubs canadiens. «Le choix a été difficile pour elles, mais cela va les amener plus loin, car ce sont des candidates sérieuses pour les compétitions nationales et internationales», a déclaré leur entraîneuse.
Ce nouveau rythme allègera leur emploi du temps, mais aussi celui de leurs parents. «C’est un très gros investissement en temps, mais aussi en argent, a indiqué Ingrid Francoeur, leur mère. C’est un beau dilemme, nous allons continuer à les supporter, mais il faut faire des choix.»
Si la nage synchronisée demande finalement peu d’équipement – minimalement un pince-nez et un maillot de bain –, l’environnement dans lequel elles évoluent est dispendieux, puisque cela peut représenter une dépense d’environ 6000$ par athlète.
«Il faut compter la licence au club, l’encadrement, mais aussi les frais pour participer aux compétitions, le prix des déplacements, ou des stages d’Équipe Québec ou Équipe Canada qui dépasse souvent les 3000$», a énuméré Ismael Sougou, leur père.
La famille est d’ailleurs rendue à l’étape de trouver des commandites, indispensable pour continuer à soutenir leurs graines d’athlètes. «Il y a un intérêt des filles toujours important, mais aussi des coachs. On nous dit de ne pas lâcher que ce sont de futures championnes canadiennes.»
Jeux olympiques
Les sœurs Sougou ont pris le gout de la discipline en regardant la compétition olympique à Londres en 2012. Depuis, elles se dévouent principalement à ça. «J’aime le fait qu’il y a un esprit d’équipe et que c’est un sport qui sort de l’ordinaire», a expliqué Aissatou.
À leur tour, elles espèrent atteindre les Olympiques. En 2020, les Jeux se dérouleront à Tokyo, et elles auront 17 ans, un âge où la qualification est possible.
Être jumelles
Si les sœurs Sougou ont pu être entrainées par l’ancienne championne et elle-même jumelle, Emily Ziga-Kearney, c’est qu’elle cherchait à en prendre sous sa coupe. «Les jumelles sont très rares, indique-t-elle. Il y a des avantages et des désavantages. On attend beaucoup plus de jumelles quant à la synchronisation, par exemple.»