Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension est l’arrondissement qui a le plus perdu de familles ces quatre dernières années sur l’île de Montréal, au regard des chiffres du recensement 2016. Certains secteurs ont toutefois enregistré une hausse du nombre de jeunes familles alors que pour d’autres, une diminution est remarquée.
Alors que la métropole voyait une hausse de 2,4% du nombre de couples avec ou sans enfants, l’arrondissement perdait 0,7% de ses familles, soit 260 ménages.
«C’est la première fois que nous avons des chiffres qui vont à l’encontre de ce que nous rencontrons actuellement en arrondissement, a commenté Anie Samson, mairesse de l’arrondissement. Nous avons besoin d’une analyse fine des résultats par les professionnels de la Ville centre pour mieux comprendre les données.»
Les chiffres démontrent des réalités différentes en fonction des districts municipaux. Ainsi, Villeray connait un boum de couples (+234, soit +5%). «C’est une très bonne nouvelle, s’est félicitée Elsie Lefevbre, conseillère de ce district. Cela va dans le sens de la vision politique qui est mise en avant depuis quelques années qui fait de Villeray le meilleur quartier pour les familles.»
L’augmentation du nombre de couples est imputable au changement de l’offre de logements dans le quartier, soutient Michel Thériault Maltais, de l’Association des locataires de Villeray.
«On ne crée pas de logements locatifs, mais on crée beaucoup des condos de taille inférieure à un 4 1/2. C’est certain que cela attire des couples sans enfants qui vont vouloir fonder une famille. Mais les familles recherchent avant tout la tranquillité et des espaces où leurs enfants puissent jouer, et ce n’est pas dans une tour à condos qu’ils trouveront ça.» –Michel Thériault Maltais, de l’Association des locataires de Villeray.
Condos
À l’opposé, le district de Parc-Extension connait une baisse importante de 6% du nombre de couples. Et du côté des familles monoparentales, seul Saint-Michel en gagne. Dans les trois autres districts, elles sont en diminution, alors que ce type de familles est en hausse sur l’île en général.
«Plusieurs études le démontraient déjà que les familles monoparentales suivent l’abordabilité des logements, car beaucoup sont à faible revenu, a indiqué Michel Thériault Maltais. Ils n’ont donc pas le choix de quitter les quartiers centraux pour la périphérie de l’île ou les Rives et laissent la place à des personnes seules ou des couples sans enfant mieux nantis qui poussent les loyers à la hausse. Les chiffres semblent le confirmer.»
Enfants
La faible diminution du nombre de couples dans l’arrondissement a aussi des répercussions sur le nombre d’enfants dans le quartier. Ainsi, les enfants de moins de quatre ans (donc né entre les deux recensements) sont moins nombreux. Alors qu’ils étaient 9665 en 2011, ils ne sont plus que 9375 en 2016.
Les 5 à 14 ans, par contre, sont plus abondants qu’en 2011 (520 enfants en plus) et tirent ainsi vers le haut la population de l’arrondissement. En effet, elle a continué à augmenter en quatre ans, passant de 142 222 à 143 853 habitants, soit une hausse de 1,1%, faisant de lui l’arrondissement le plus populeux après Côtes-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce.
Ces chiffres ont ainsi une incidence sur les politiques municipales et scolaires de l’arrondissement. «On le voyait déjà dans Villeray, a indiqué Elsie Lefebvre. C’est pour ça que l’école Saint-Grégoire sera au maximum de sa capacité à son ouverture cette année et c’est pour ça qu’on reprend le bâtiment du centre Lajeunesse.»
La mairesse Anie Samson indique pour sa part que «dans les trois quartiers de l’arrondissement, le nombre de classes primaires augmente», selon les chiffres donnés par la Commission scolaire de Montréal, ce qui a amené cette dernière à aussi reprendre possession du centre Saint-Mathieu,dans François-Perrault.