Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

Des soupers communautaires pour combattre le décrochage scolaire

Un nouveau projet pour encourager la persévérance scolaire vient tout juste de naître dans Parc-Extension. Par le biais de soupers communautaires, des bénévoles tenteront de créer un réseau d’entraide pour les parents.

Réseau Réussite Montréal (RRM), un organisme qui appuie financièrement des actions en persévérance scolaire dans les quartiers les plus sensibles de la métropole, a accordé, pour la première fois cette année, son soutien à des initiatives de Parc-Extension.

«Nous avions identifié Parc-Extension comme l’un des quartiers de Montréal où il fallait agir en priorité en terme de persévérance scolaire, mais c’est seulement cette année qu’on a obtenu les sous pour le faire, souligne Andrée Mayer-Périard, directrice générale de RRM. Sur 19 territoires ciblés, on est maintenant en mesure d’en aider 15.»

Pour tenter de diminuer le taux de décrochage scolaire qui se situe toujours autour de 40% dans le quartier, RRM a attribué 62 281$ à Parc-Extension pour l’année scolaire 2017-2018. Le même montant sera reconduit en 2018-2019.

«On est vraiment contents d’avoir enfin cet appui financier, mentionne Ghislaine Paiement, intervenante communautaire scolaire dans le quartier. Ce n’est pas un secret pour personne que le taux de décrochage dans Parc-Extension est l’un des plus élevés à Montréal. Il faut y faire quelque chose.»

Déterminés à poser des actions concrètes pour contrer le phénomène, Mme Paiement et un comité se sont réunis pour établir leurs priorités.

«L’un des aspects qui sont ressortis est que les parents ne se sentent pas toujours impliqués dans le processus scolaire de leurs enfants, explique Mme Paiement. On voulait donc mettre en place quelque chose pour leur permettre de s’entraider entre eux.»

Oeuvrant depuis six ans dans le quartier, l’intervenante communautaire a remarqué qu’il était parfois difficile pour les nouveaux arrivants de s’impliquer dans tout ce qui concerne la scolarité de leurs enfants, puisqu’ils saisissent mal le système d’éducation québécois.

«Au-delà d’une certaine incompréhension du système, ils ne parlent souvent pas le français, continue Ghislaine Paiement. C’est déjà une bonne barrière. Ce qu’on souhaite, c’est donc de rapprocher les familles entre elles, permettre un réseautage.»

Soupers communautaires
C’est donc de cette façon que l’idée de mettre en place trois soupers communautaires est née.

Le 19 avril, le 10 mai et le 21 juin, le gymnase du Centre William-Hingston se transformera en un énorme lieu d’échange. Plus de 250 personnes sont déjà attendues au premier événement.

«On appelle cela des soupers communautaires, parce que ce sont des soupers créés par les parents pour les parents, avec l’aide d’organismes du quartier», fait savoir Mme Paiement.

Au début de la soirée, les enfants et les parents vont s’asseoir tous ensemble.

«Ensuite, les enfants pourront aller jouer et les parents se feront questionner sur les défis qu’ils rencontrent, explique l’intervenante communautaire. On veut savoir ce dont ils auraient eu besoin lorsqu’ils sont arrivés pour mieux comprendre le système d’éducation.»

L’un des objectifs principaux est d’augmenter le sentiment de compétences des parents, en misant aussi sur ce qu’ils font de bon pour encourager l’apprentissage de leurs enfants.

«À la fin de la soirée, il y aura aussi des témoignages de parents qui ont vécu les mêmes difficultés, mais pour qui c’est devenu plus facile depuis qu’ils sont engagés dans la communauté. J’espère que tous ces gens-là vont pouvoir créer des liens et que ça se reflétera dans la persévérance scolaire», conclut Mme Paiement.

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