Il faudra attendre encore une année avant de connaître le sort du quartier Bellechasse, un secteur revendiqué par les organismes communautaires de La Petite-Patrie pour le développement de logements sociaux et d’espaces publics.
Lors d’une réunion en novembre dernier, les organismes du milieu ont appris la date d’échéance visée par l’Arrondissement pour le dépôt du Programme particulier d’urbanisme (PPU), le plan directeur de l’administration qui mettra en relief ses orientations dans ce dossier.
Le document sera dévoilé en 2021, plus tard que ce qui était prévu initialement, puisque les premières projections visaient plutôt la fin de 2019, ou le début de 2020, selon Martin Blanchard, coordonnateur du Comité logement Petite-Patrie et Philippe Rouleau, coordonnateur du Regroupement des tables de concertation de La Petite-Patrie.
«Ce sera une occasion de nous mobiliser plus largement dans le quartier et de faire connaître les demandes citoyennes exprimées dans la campagne une Bellechasse gardée», souligne M. Rouleau.
Cette mobilisation, lancée lors de l’été 2019, revendique entre autres la création de logements sous forme de coop et d’organisme sans but lucratif d’habitation.
Pour sa part, M. Blanchard confirme que le Comité logement profitera de la prochaine année pour mettre à jour ses données concernant les impacts de l’embourgeoisement sur la hausse des loyers, un phénomène qui prendrait de l’ampleur dans le quartier avec la venue des «rénos-évictions» et des plateformes de location telles que Airbnb.
«Nous serons préparés pour les assemblées de l’Office de consultation publique de Montréal qui précéderont le dépôt du PPU. D’ici la fin de cette année, nous mettrons en place notre propre forum, dans lequel les résidents, surtout les personnes les plus marginalisées, pourront s’exprimer», affirme le porte-parole du Comité logement.
De précédentes consultations publiques auprès de 800 personnes et qui se sont tenues en 2018 ont permis d’établir que les enjeux de logement, d’espaces verts et d’équipements collectifs étaient importants pour les citoyens.
De plus, si on en sait encore peu sur ce que contiendra la version finale du PPU, Rosemont – La Petite-Patrie a adopté le concept d’écoquartier, soit un développement à «échelle humaine», dans son rapport de consultation et lors de ses discussions avec les organismes du milieu.
«On nous parle aussi d’urbanisme transitoire, ce qui voudrait dire que nous pourrions dès cette année occuper des immeubles vacants appartenant à la Ville dans le secteur Bellechasse pour des projets de consultation», explique M. Blanchard.
Parmi les revendications de la campagne Bellechasse gardée se trouvent la création de 800 logements en coopérative et subventionnés, l’accès à des commerces de proximité abordables, la mise en place de parcs, d’espaces verts et collectifs et, enfin, la construction d’un centre de la petite enfance et d’une école dans le quartier.
Le secteur Bellechasse connaît de majeures transformations à la suite de l’aménagement d’un nouveau garage de la Société de transport de Montréal (STM) dont le chantier en cours devrait se terminer en 2022.
Des terrains libérés par la STM et octroyés à la Ville de Montréal devraient permettre le développement d’un quartier entier. D’après les plus récentes informations, la construction de ce secteur sera lancée en 2024.
Contacté à ce sujet, l’Arrondissement n’a pas été en mesure de répondre aux questions du Journal de Rosemont – La Petite-Patrie.