Par voie de communiqué, l’AQESSS déclare que la fusion des agences de santé et des services sociaux et des établissements d’une région « accorde une mainmise totale du ministre sur la composition des conseils d’administration de même que sur la gouvernance et la gestion des nouveaux établissements, bafouant ainsi toutes les règles de bonne gestion et de représentation démocratique.
« En effet, sous le couvert de l’élimination d’un palier de gouvernance, le ministre procède à une centralisation sans précédent des pouvoirs et des responsabilités des établissements, ce qui éloignera la prise de décision du palier local et par le fait même, de ceux et celles qui donnent les services à la population », peut-on lire dans le communiqué de l’AQESSS.
Du côté de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), on doute que cette réforme permette de générer des économies de l’ordre de 220 M$ par année, comme l’a annoncé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette.
« Cette réorganisation va engendrer une immense structure qui sera particulière à gérer. C’est trop gros pour que le tout se passe de façon fluide, comme l’annonce le ministre. Je ne crois pas que c’est possible d’arriver à autant d’économie.
« Cependant, si c’est le cas, il faut que cet argent soit réinvesti dans le système de santé. Sinon, c’est incohérent de faire des économies et de ne pas améliorer le service aux patients. On a déjà subi d’importantes compressions cette année, et d’autres sont attendues en 2015. Pourquoi ne pas utiliser cet argent afin d’éviter les coupes », questionne Daniel Dubé, directeur au conseil d’administration de l’APTS.
En effet, à l’été 2014 le centre de santé et des services sociaux (CSSS) de la Montagne a réduit ses dépenses de 1,2 M$. Pour y parvenir, plus d’une dizaine de postes ont été coupés, dont certains au centre local de service communautaire (CLSC) Parc-Extension. Pour le CSSS Cœur-de-l’Île, qui touche Villeray, on parle de 1,9 M$ en compressions budgétaires.
Services aux patients
Selon le projet de loi, les patients ne devraient subir aucune répercussion du changement de gestion au sein du système de santé.
« Ça touche les services administratifs. Ça ne change rien pour les patients. Les sites restent les mêmes et les heures d’ouverture ne sont pas modifiées. Il n’y a pas d’impact pour les gens. C’est en arrière que ça se passe », explique le directeur des partenariats et des communications du CSSS de la Montagne, Jean Paiement.
« Ce n’est pas la réorganisation qui va changer à court terme les services au patient, mais bien les compressions budgétaires. S’il n’y a pas d’argent réinvesti dans le réseau, cette réforme ne sera qu’une opération esthétique du ministre de la Santé », affirme M. Dubé.