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Syrie: la Turquie abat un drone non identifié à la frontière

Un soldat américain à la frontière entre la Syrie et la Turquie

Un soldat américain à la frontière entre la Syrie et la Turquie

Rédaction - Agence France-Presse

L’aviation turque a abattu samedi un drone non identifié qui avait violé à six reprises son espace aérien à la frontière syrienne, a annoncé dimanche le ministère turc de la Défense.

«Un véhicule aérien sans pilote qui a violé notre espace aérien six fois (…) a été abattu par deux de nos (chasseurs) F-16 qui avaient décollé» de la base aérienne d’Incirlik, a écrit le ministère sur Twitter, en publiant des images de l’appareil abattu.

Le ministère a précisé que l’origine du drone restait inconnue et qu’il avait été détruit à 13h24.

«L’épave du drone a été retrouvée sur la base de Cildiroba» par la gendarmerie turque, dans la province de Kilis, selon le ministère.

En 2015, l’aviation turque avait abattu un chasseur russe Soukhoï Su-24 sur la frontière syro-turque, créant une crise sans précédent entre Ankara et Moscou.

Le président russe Vladimir Poutine avait qualifié cette action de «coup de couteau dans le dos». Les deux pays ont fini par se réconcilier pour travailler ensemble sur le conflit syrien, dans lequel ils restent dans des camps opposés.

La Turquie soutient les rebelles cherchant à renverser le président syrien Bachar al-Assad, tandis que la Russie reste l’un des derniers alliés du régime de Damas.

L’armée turque a mené deux offensives dans le nord de la Syrie contre le groupe jihadiste État islamique (EI) et les milices kurdes en 2016 et 2018.

Les États-Unis et la Turquie, alliés au sein de l’Otan, sont parvenus à un accord le mois dernier sur la création d’une «zone de sécurité» entre la frontière turque et les régions à l’est de l’Euphrate contrôlées par la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).

Washington considère les YPG comme un proche allié dans son combat contre l’EI. Mais Ankara les voit comme un «groupe terroriste» lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une insurrection sur le territoire turc depuis 1984.

Le PKK est considéré comme un groupe terroriste par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive militaire en Syrie contre les YPG si la «zone de sécurité» n’est pas mise en oeuvre d’ici la fin septembre.

Le conseil de sécurité nationale de Turquie, rassemblant des leaders politiques et militaires, doit se réunir lundi sous la direction de M. Erdogan, avec la Syrie comme sujet principal de débat.

M. Erdogan a déclaré que jusqu’à trois millions de réfugiés syriens pourraient être rapatriés dans cette «zone de sécurité» qu’il essaye de mettre en place dans le nord de la Syrie.

La Turquie accueille plus de 3,6 millions de réfugiés syriens – c’est le pays au monde qui en a le plus sur son sol – et la population leur devient de plus en plus hostile, après huit années d’une guerre dévastatrice en Syrie.

Les experts estiment que les plans visant à établir une zone de sécurité longue de 480 km et large de 30 km dans le nord de la Syrie sont irréalistes, en l’absence d’accord entre les États-Unis, la Turquie et les YPG.

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