L’actrice américaine Rose McGowan, l’une des premières à avoir publiquement dénoncé Harvey Weinstein pour agression sexuelle, attaque en justice le magnat déchu d’Hollywood, ses anciens avocats et une firme de renseignements privée, les accusant tous d’avoir intrigué pour la faire taire et la discréditer.
«Cette affaire est celle des efforts diaboliques et illégaux déployés par l’un des hommes les plus puissants d’Amérique et ses représentants pour réduire au silence les victimes d’agression sexuelle», affirme la plainte déposée mercredi auprès d’un tribunal fédéral de Los Angeles.
Les accusations de Rose McGowan contre le célèbre producteur d’Hollywood ont déclenché le scandale Weinstein en octobre 2017, puis le mouvement #MeToo, qui dénonce les abus sexuels commis notamment par des célébrités.
La plainte de l’actrice vise Harvey Weinstein, ses avocats David Boies et Lisa Bloom, et la société privée de renseignements Black Cube, accusés notamment d’extorsion, d’atteinte à la vie privée et d’escroquerie.
Selon Rose McGowan, lorsque M. Weinstein a appris en 2016 qu’elle prévoyait d’écrire un livre sur le viol dont elle affirme avoir été victime de sa part en 1997, il a dépêché ses sbires pour s’assurer que l’histoire «ne verrait jamais le jour et que même si c’était le cas, personne ne la croirait».
«La campagne menée par Weinstein contre McGowan et d’autres impliquait les forces les plus puissantes que l’argent peut acheter», assure la plainte. «Il a engagé des représentants éminents et très médiatiques, David Boies et Lisa Bloom, ainsi que l’agence d’espionnage internationale Black Cube.»
Selon le document, Harvey Weinstein et ses agents ont oeuvré durant plus d’un an pour tenter de réduire au silence les victimes présumées du producteur et les journalistes qui faisaient état de ses abus.
L’avocat de Mme Bloom, Eric George, a jugé dans une déclaration transmise à l’AFP qu’«il est inexcusable que Mme McGowan ait choisi d’inclure ma cliente dans sa plainte».
«Il n’y a tout simplement aucun fait crédible ou fondement légal pour ces allégations portées contre ma cliente», affirme-t-il.
Weinstein, cofondateur des studios Miramax, est poursuivi à New York pour deux agressions présumées, une agression sexuelle en 2006 sur une assistante de production, Mimi Haleyi, et un viol en 2013 sur une femme restée anonyme.
Harvey Weinstein, qui a toujours assuré que ses relations sexuelles étaient consenties, a été accusé d’abus sexuels allant du harcèlement au viol par plus de 80 femmes, dont de nombreuses célébrités.