Les autorités iraniennes ont dévoilé samedi matin de nouvelles fresques antiaméricaines sur les murs de l’ex-ambassade des États-Unis à Téhéran, à deux jours du 40e anniversaire de la prise d’assaut de ce bâtiment.
Les nouvelles peintures murales ont été présentées à la presse par le général de division Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Réalisées sur des panneaux le long du mur d’enceinte de l’ex-représentation diplomatique, dans le centre de la capitale iranienne, les nouvelles fresques ont été réalisées par des étudiants du Bassidj, mouvement paramilitaire de volontaires islamiques.
Elles dénoncent «l’arrogance» des États-Unis et caricaturent une Amérique violente, assoiffée de guerre pour asseoir son emprise sur le monde, mais malgré tout faible ou en déclin en dépit de son arsenal militaire.
Les artistes ont recouru essentiellement au bleu, au blanc et au rouge, couleurs du drapeau américain.
Un des panneaux dépeint une statue de la Liberté démembrée, en ruines.
Une autre peinture montre le triangle de l’oeil de la Providence, symbole présent au verso des billets de un dollar des États-Unis, en train de sombrer dans une mer de sang.
Une troisième peinture représente le drone américain abattu en juin par l’Iran dans les environs du détroit d’Ormuz et dont s’échappent des chauves-souris.
Cette oeuvre répond à une autre montrant l’Airbus d’Iran Air abattu par un navire de guerre américain au-dessus du Golfe le 3 juillet 1988 et dont s’échappent de blanches colombes. 290 personnes ont trouvé la mort dans cette tragédie, présentée par Washington comme une «erreur» et pour laquelle l’Iran exige des excuses officielles.
Dans son discours d’inauguration, le général Salami a accusé les États-Unis d’être à ce jour le seul pays à avoir eu recours à l’arme atomique (par deux fois, contre le Japon, en août 1945) et de chercher à empêcher les autres pays, en particulier l’Iran, de bénéficier de la «technique du nucléaire civil».
L’officier a aussi accusé les États-Unis de mentir lorsqu’ils se présentent en défenseurs de la démocratie et des droits humains alors qu’ils soutiennent selon lui presque «tous les dictateurs» de la planète.
Téhéran s’apprête à marquer lundi le quarantième anniversaire de la prise d’otages à l’ambassade américaine de Téhéran, acte fondateur de la République islamique qui continue d’empoisonner ses relations avec les États-Unis.
D’anciennes fresques antiaméricaines avaient été effacées fin septembre pour laisser place aux nouvelles.