Des cas de malades du coronavirus déclarés guéris puis testés à nouveau positifs sont en fait liés à la présence de cellules ayant persisté dans les poumons après la guérison, a indiqué mercredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui semble écarter l’hypothèse, un temps évoquée, d’une réinfection.
Il y a plusieurs semaines, des dizaines de cas de patients sud-coréens guéris, puis testés à nouveau positifs, avaient soulevé de nombreuses interrogations et des inquiétudes.
Interrogée par l’AFP mercredi sur les suites de cette affaire, l’OMS, sans se référer spécifiquement aux cas sud-coréens, a indiqué «être au courant de patients» de ce type.
«D’après ce que nous savons aujourd’hui, sur la base de données très récentes, il semble que ces patients expulsent du matériel ayant persisté dans les poumons, dans le cadre de la phase de rétablissement», a indiqué l’OMS.
«Nous devons collecter systématiquement des échantillons pour mieux comprendre combien de temps ils abritent du virus vivant», a-t-elle ajouté, précisant que ce n’est pas parce que du virus présent est vivant qu’il peut être transmis à quelqu’un d’autre.
Dans une interview à la BBC il y a quelques jours, Maria Van Kerkhove, une des responsables de la gestion de la pandémie à l’OMS, avait assuré qu’il s’agissait de «cellules mortes» dans les poumons qui remontaient et conduisaient au test positif.
«Ce n’est pas un virus contagieux, ce n’est pas une réinfection, ce n’est pas une réactivation. Cela fait partie du processus de récupération», avait-elle insisté.
Mais même si les études montrent que les patients infectés développent des anticorps dans les trois semaines suivant la maladie, cela ne répond pas pour autant complètement à des questions cruciales: sommes-nous immunisés après l’infection par le SARS-Cov-2? Et si oui, à quel degré et pendant combien de temps?
«Nous n’avons pas de réponse», avait insisté Maria Van Kerkhove.
Les experts ne peuvent pour l’instant qu’extrapoler à partir des autres coronavirus, qui ne confèrent pas d’immunité à vie, et en particulier du Sras, dont les malades étaient protégés au moins pendant plusieurs mois.