Même si l’enseignement à distance au Québec vise à rendre l’enseignement supérieur le plus accessible possible, il existe au sein de son déploiement, de nombreux défis pour les étudiants et les équipes pédagogiques au niveau collégial: les technologies numériques utilisées lors de la formation à distance nuisent à la qualité de l’enseignement dans son ensemble.
C’est ce que suggère un nouveau rapport de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC) intitulé «Formation à distance au collégial: états des lieux et enjeux socioéconomiques», rendu public aujourd’hui.
«Comme c’est souvent le cas lors de l’apparition et de l’implantation de nouvelles technologies, les technologies numériques sur lesquelles s’appuie la formation à distance créent des effets perturbateurs non seulement dans les pratiques et les méthodes pédagogiques, mais également en ce qui concerne les conditions à l’intérieur desquelles se déploie ce type de formation, et cela aussi bien pour le personnel enseignant que pour la population étudiante», peut-on lire dans le rapport.
Du côté du corps professoral, l’enseignement à distance et les technologies numériques alourdissent et morcellent les tâches liées à l’enseignement. Alors que chez les étudiants, la formation à distance génère de nouvelles contraintes technologiques, soit l’accès à une connexion Internet et à des équipements informatiques suffisamment performants. De ce point de vue là, il existe des disparités importantes en fonction des genres et des groupes d’âge, mais davantage encore en ce qui concerne les régions.
«Si l’on souhaite que le recours à la formation à distance permette effectivement de favoriser un plus grand accès à l’enseignement supérieur, il devient alors indispensable de tenir compte de ces nouveaux enjeux et d’ajuster les conditions de ce type de formation en conséquence, ce qui semble faire grandement défaut à l’heure actuelle», conclut le rapport de l’IREC.
Les syndicats de professeurs réagissent
Face à ce constat, l’Alliance des syndicats de professeures et professeurs de cégep (ASPPC) réitère la nécessité de baliser le développement de l’enseignement à distance (EAD) au niveau national, et dénonce l’absence de financement et le manque de reconnaissance de l’alourdissement de la tâche provoqué par ce mode d’enseignement.
Rappelons que la crise sanitaire causée par la pandémie de COVID-19 a eu un impact important sur le réseau collégial. La propagation de l’enseignement à distance est souvent venue concurrencer la formation en présence.