Fort de son succès avec le programme Ultrabook qui a contribué à amincir et alléger les ordinateurs portatifs au début des années 2010, Intel récidive avec le Project Athena, qui se veut cette fois-ci un gage de qualité pour les travailleurs mobiles à l’ère de l’intelligence artificielle.
Intel a présenté son Project Athena il y a quelques mois déjà, mais les premiers ordinateurs portatifs du genre commencent tout juste à être dévoilés par les fabricants, et seront dans les magasins d’ici le temps des fêtes. Des appareils comme les nouveaux Galaxy Book Flex et Galaxy Book Ion de Samsung, ou le Spectre x360 13 de HP.
À première vue, il pourrait être difficile de trouver un fil conducteur entre chacun des modèles dévoilés. Alors que les Ultrabook devaient suivre des mesures physiques précises, notamment par rapport à leur épaisseur, ce sont plutôt les composantes internes qui unissent les ordinateurs du Project Athena.
« On a défini des balises sur six piliers principaux », explique Denis Gaudreault, directeur général d’Intel Canada. Ces balises garantissent notamment des seuils à atteindre pour les performances, l’autonomie, la connectivité, certaines caractéristiques matérielles et l’intelligence artificielle.
Pour l’autonomie, par exemple, les ordinateurs portatifs du Project Athena devront tous offrir au minimum 9 heures sur une seule charge, pendant des conditions réelles (navigateur Internet avec l’écran qui affiche une bonne luminosité, par exemple). Pour la lecture vidéo, les appareils devront atteindre 16 heures.
« On a défini plusieurs composantes internes qui consomment moins d’énergie et qui permettent d’atteindre cette autonomie », explique Denis Gaudreault.
Plusieurs des caractéristiques d’Athena sont aussi conçues pour garantir une bonne expérience d’utilisation, comme une connectivité Wi-Fi 6, des ports Thunderbolt 3, une recharge rapide par USB-C, un processeur Core i5 ou Core i7 de dernière génération avec au moins 8 Go de RAM et un disque SSD d’au moins 256 Go, un écran de 12 à 15 pouces avec un petit cadre sur au moins trois côtés, un clavier rétroéclairé, un pavé tactile précis et plus. Ils devront sortir de veille en moins d’une seconde et être dotés d’au moins une technologie de biométrie.
Il peut être intimidant pour les utilisateurs de choisir un nouvel ordinateur. Le Project Athena veut leur offrir l’assurance qu’ils optent pour un modèle d’une bonne qualité.
Intelligence artificielle
Tout comme avec les Ultrabook auparavant, un programme comme Athena vise aussi à encourager l’industrie à adopter certaines technologies qui pourront jouir d’une utilisation plus répandue.
Les ordinateurs du Project Athena devront ainsi être dotés de technologies conçues pour optimiser l’utilisation d’intelligence artificielle dans les logiciels (WinML de Microsoft et OpenVINO AI d’Intel).
« On utilise déjà beaucoup d’intelligence artificielle sans qu’on s’en rende compte », explique le directeur général d’Intel Canada. Des logiciels comme Photoshop permettent par exemple de sélectionner un sujet automatiquement dans une photo, et des services de vidéoconférence rendent flou l’environnement autour des personnes.
À l’heure actuelle, ces processus sont peu efficaces et demandent beaucoup de ressources de la part du processeur. Résultat, l’ordinateur ralentit, et son autonomie diminue.
Les technologies que l’on retrouve dans les ordinateurs Athena permettent d’optimiser cette utilisation grâce à des instructions spécifiques. « Si quelque chose demandait auparavant 20 cycles du processeur, ça va peut-être n’en prendre que deux maintenant », illustre Denis Gaudreault.
Il est bon de noter que des technologies du genre sont déjà assez répandues dans les téléphones, où des puces sont dédiées à l’intelligence artificielle. C’est ce qui permet par exemple à l’iPhone d’identifier les visages dans les photos sans trop affecter l’autonomie de l’appareil.
Pour qu’elles fonctionnent sur PC, ces technologies doivent cependant être adoptées par les développeurs logiciels. Un programme comme Athena les incite à le faire, puisqu’il assure aux éditeurs que beaucoup d’appareils seront compatibles.
Une première étape
Chaque grand fabricant, ou presque, devrait offrir des modèles compatibles.
« Pour l’instant, ça va être réservé aux ordinateurs haut de gamme, mais le prix des technologies va diminuer avec le temps », explique Denis Gaudreault, en rappelant qu’Athena est un projet qui sera mis en place sur plusieurs années.
Le programme s’adaptera aussi avec le temps, avec des spécifications qui seront constamment repoussées afin d’améliorer la qualité des appareils sur le marché.