Une recherche américaine a suivi plus de 10 000 adolescents pendant 13 ans afin de déterminer si le fait de jouer à des jeux vidéo pouvait encourager l’agressivité physique dans la vie réelle.
Les auteurs de l’étude sont formels: il n’existe pas suffisamment de preuves pour affirmer que les jeux vidéo encouragent ce type de comportement violent.
Les jeux vidéo rendent-ils violents? Maintes fois posée, cette question renvoie à deux autres maux attribués aux jeux vidéo, souvent soupçonnés de provoquer un isolement et une forte addiction.
Une nouvelle étude longue de 10 ans
Pourtant, de précédentes recherches ont montré qu’aucune preuve solide ne permet d’établir un lien entre la pratique de jeux vidéo violents et une agressivité exacerbée. Une nouvelle étude réalisée sur une cohorte de 15 000 jeunes adultes suivis pendant plus de 10 ans le confirme.
Réalisée par des chercheurs de l’université du Texas à Arlington (États-Unis) et publiée dans la revue Contemporary Economic Policy, l’étude a analysé la fréquence à laquelle les participants s’adonnaient aux jeux vidéo, ainsi que leur tendance à manifester des comportements violents (se battre avec une autre personne, par exemple).
La recherche a utilisé les données de la National Longitudinal Study of Adolescent to Adult Health (Add Health), comprenant un échantillon national représentatif d’adolescents scolarisés de la 5e à la Terminale aux États-Unis entre avril et décembre 1995. Suivis jusqu’en 2008, les volontaires ont participé à quatre entretiens avec les chercheurs. À la fin de l’étude, les participants étaient âgés de 24 à 32 ans.
«Bien que les données montrent que les bagarres plus tard dans la vie sont liées au fait de jouer à des jeux vidéo à l’adolescence, c’est surtout parce que, par rapport aux femmes, les hommes jouent plus souvent et se battent plus souvent. Les estimations qui permettent de mieux établir la causalité ne révèlent aucun effet, ou alors seulement un léger effet négatif», constate Michael Ward, chercheur à l’université du Texas à Arlington et auteur principal de l’étude.
«Il s’agit de ma quatrième analyse à l’aide d’une quatrième méthodologie et d’un quatrième ensemble de données sur les résultats réels qui ne révèle aucun effet violent des jeux vidéo», ajoute le chercheur.