Pour faire suite à notre dernier article: 3 signes avant-coureurs d’un burn-out parental, voici maintenant les stratégies pour s’en tirer proposées par Stéphanie Houle, intervenante psychosociale auprès des familles.
La première étape consiste bien entendu à reconnaitre que l’on ne va pas bien. «Souvent, on veut pallier pour nos enfants, on veut qu’ils n’aient pas conscience qu’on ne va pas bien, on ne veut pas non plus que notre entourage s’en rende compte, ça devient donc difficile de reconnaitre notre burn out sans banaliser et minimiser nos symptômes», explique l’intervenante.
Il faut aussi accepter d’être vulnérable et d’en parler avec son entourage, même si on ne sait pas comment l’expliquer. «Ce qui est difficile dans le burn out parental c’est que c’est une accumulation de petites affaires. On ne peut souvent pas mettre le doigt sur une cause précise ou un élément déclencheur. Et être monoparentale c’est un facteur de plus dans l’équation.»
Notre capacité personnelle de résilience et de gestion de nos émotions vient aussi jouer un rôle dans notre niveau de fatigue ou de surmenage. «Pour certaines mamans c’est plus facile de prendre soin d’elles, alors que pour d’autres c’est plus difficile. Et, prendre soin de soi, c’est souvent la première chose que l’on va mettre de côté quand on manque de temps et d’énergie. Il faut honorer notre bien-être au même titre que celui de nos enfants», insiste-t-elle.
Stéphanie Houle conseille également de s’assurer que l’on a une bonne hygiène de vie: bien manger, faire de l’exercice, dormir suffisamment. «Souvent, un alimente l’autre. Plus on bouge plus on a envie de bien manger, plus on se sent en forme. La science l’a largement prouvé, notre alimentation a un impact sur notre santé mentale et l’exercice physique provoque la sécrétion d’hormones du bonheur.» S’il le faut, pour trouver du temps pour faire de l’exercice, on peut additionner plusieurs 5 à 10 minutes d’exercices dans nos journées. «Il est faux de croire que s’entrainer c’est une heure au gym ou rien du tout.»
Souvent, les mamans qui sont le plus à risque de faire un burn-out parental sont des femmes qui ont une tendance au surinvestissement dans toutes les sphères de leur vie.
Stéphanie Houle
Écouter nos limites
Le but, c’est de trouver un équilibre au lieu de vouloir trop en faire pour ensuite laisser tomber. «L’enjeu d’écouter nos limites est difficile parce qu’on se dit que si on en faisait plus ce serait mieux, donc on tombe dans un pattern ou on en fait trop. Ensuite, on devient fâchée parce que personne (nos enfants) n’a de reconnaissance envers ce qu’on fait. Ne pas recevoir autant que l’on donne augmente la frustration et c’est là qu’on commence à dépérir et à trouver ça de plus en plus difficile.»
Les mamans ont elles aussi besoin de recevoir et quand on fait seulement donner, on ne remplit pas notre réservoir personnel. «C’est pire pour les mamans monoparentales parce qu’en plus elles n’ont pas l’occasion de recevoir de la reconnaissance de leur partenaire!»
Elle conseille aussi d’impliquer davantage les enfants dans les tâches ménagères pour s’alléger un peu. «À partir de deux ans, nos enfants sont capables et fiers de nous aider. Ne serait-ce que des petites tâches qui les occupent pendant que toi tu fais autre chose. C’est aussi leur rendre service que de leur laisser apprendre à bien faire les choses.»
Finalement, elle suggère de réviser nos attentes et de lâcher prise sur certaines choses. «Vouloir tout faire et être bonne partout, ce sont peut-être des attentes irréalistes. Il faut se créer un quotidien qui nous convient à nous et choisir nos modèles.»
De plus en plus de mamans élèvent leurs enfants seules au Québec. La série Les défis des mamans monos s’adresse à ces femmes et vise à les aider à relever leurs défis particuliers.