Deux semaines après sa victoire au Super Bowl, Laurent Duvernay-Tardif était invité à Tout le monde en parle, où il est revenu sur son exploit d’être le premier Québécois à soulever le trophée Vince-Lombardi.
«C’était le plus beau moment de ma vie parce que je l’ai vécu avec mes parents, avec ma famille, avec mes amis qui étaient là aussi. C’est des rêves, en fait», a-t-il exprimé.
«Tu t’entraînes chaque jour pendant des années, pendant 10 ans, pour essayer d’atteindre le plus haut sommet de ton sport et quand tu réussis à faire ça, premièrement, tu ne le réalises pas parce que c’est plus grand que nature puis tranquillement, tu commences à l’absorber puis à le réaliser. Je pense que c’est un moment qui peut vraiment définir ta vie. C’est fou ce que le sport peut faire!» a-t-il ajouté.
Des moments «enivrants et stressants»
Dans le feu de l’action, les joueurs des Chiefs ne réalisaient pas qu’ils auraient pu perdre le championnat, eux qui tiraient de l’arrière de 10 points au quatrième quart.
«On ne le conçoit pas quand on joue. On rentre du terrain, on analyse les bandes vidéo, on se prépare, on se dit: »OK, qu’est ce qu’on va faire pendant la prochaine série offensive, qu’est-ce que la défensive doit faire? »»
Sur la blessure au mollet qu’il a subie pendant la rencontre, LDT a admis qu’il a eu peur de devoir quitter le terrain.
«J’ai quand même eu peur. Ce sont des moments dans lesquels tu veux performer. C’est ça une équipe aussi. Quand tu ne joues pas à ton meilleur, il y a des coéquipiers qui sont là pour te soulever. J’avais eu une après-saison pratiquement exemplaire […]. L’important, c’est d’avoir gagné.»
LDT rencontrera-t-il Trump?
Laurent Duvernay-Tardif a dit qu’il ne boycotterait pas la traditionnelle cérémonie des gagnants du Super Bowl à la Maison-Blanche.
«Une chose est sûre, si l’équipe décide d’y aller, moi je vais y aller. Même si tu n’appuies pas nécessairement toutes les politiques qui sont mises en place dans la NFL ou chez ton employeur en général, ça reste que t’es fier d’être là. Gagner le Super Bowl, il y a une tradition qui vient avec ça. Je pense que ça serait mal vu [d’être] le seul Canadien qui ne va pas à la Maison-Blanche quand toute l’équipe y va.»
Pressé de questions pour savoir quelle décision il prendrait si d’autres membres de l’équipe boycottaient la visite à la Maison-Blanche, LDT a affirmé qu’il pourrait reconsidérer sa décision. Préférant ne pas parler de politique, il a lancé: «Ce n’est pas une tribune politique ce soir.»
«Ça peut le devenir assez facilement», a répondu l’animateur.
Porte-parole
LDT s’engage auprès de nombreuses causes, dont les Journées pour la persévérance scolaire qui se tiennent cette semaine, et Héma-Québec, dont il est un des porte-parole, en plus de son rôle à la fondation qui porte son nom.
Les Journées pour la persévérance scolaire ne pouvaient pas espérer un meilleur porte-parole, lui qui a réussi à amener le modèle de l’étudiant-athlète au plus haut niveau.
«Moi, ce qui m’a vraiment frappé, c’est les gens qui m’ont permis d’accomplir mon rêve, de poursuivre mon football en même temps que je faisais ma médecine. Je pense au Dr Primavesi, qui était le vice-doyen de la Faculté de médecine de McGill. En 2014, il s’est assis avec moi, a regardé mon horaire et a dit: »OK, Laurent, il faut que tu aies ton diplôme en mai 2018, c’est la date limite; voici comment on va s’y prendre. » Ce sont des gens qui croient en tes rêves, qui t’encouragent et qui font en sorte que j’ai poursuivi mes études.»
La Fondation LDT valorise l’équilibre entre les études, le sport et les arts. Il donnera une conférence prochainement, lui qui a reçu de nombreuses offres depuis son retour au Québec pour parler de son expérience.
Quand on lui a demandé s’il était intéressé par une carrière en politique comme son grand-père, Guy Tardif, qui a occupé les fonctions de ministre de 1976 à 1985, LDT a ri avant de répondre non six fois plutôt qu’une.