Vous n’avez pas besoin d’être un spécialiste d’analyse statistique pour comprendre que le Canadien de Montréal a été dominé jusqu’à maintenant dans sa série de deuxième tour contre les Bruins de Boston.
Dans un monde où tout tourne autour de la possession de la rondelle, le Canadien a très peu souvent le précieux objet sur la lame de son bâton. Et si ça ne change pas, même des performances héroïques de Carey Price n’empêcheront pas les Habitants de perdre cette série, dont le match numéro trois sera disputé ce soir au Centre Bell.
Le Canadien excelle dans une seule facette du jeu depuis deux matchs: les unités spéciales. Il a inscrit quatre de ses sept buts contre les Bruins en avantage numérique, en plus de frustrer les hommes de Claude Julien à chacune des onze fois où il a dû se défendre à court d’un homme.
Peu importe si vous vous fiez seulement à ce que vous voyez ou si vous faites partie de la brigade de l’analyse statistique, un fait demeure, le Tricolore est dominé par une équipe plus forte, plus robuste et meilleure que lui en ce moment. Une des statistiques les plus utilisées est le Corsi, et le CH ne paraît pas très bien dans cette catégorie.
Même si les choses étaient un peu moins pires durant le match numéro deux que durant le match numéro un, les Bruins ont décoché 161 tirs jusqu’à maintenant – 86 ont touché le filet, 47 ont été bloqués et 28 ont raté la cible. Le Canadien, pour sa part, ne compte de 112 tentatives de lancers – 61 au filet, 28 bloqués et 23 ratés.
Comme ce fut le cas cette saison, le Tricolore est parmi les meneurs en termes de tirs bloqués depuis le début des éliminatoires. Avec 116 tirs bloqués en seulement 6 parties, les Montréalais bloquent en moyenne 19,3 lancers par match. Les Bruins, de leur côté, ne se jettent que devant 14,7 rondelles par rencontre.
Bloquer beaucoup de tirs peut démontrer une certaine abnégation et un réel désir de gagner, mais c’est aussi un signe assez clair que vous passez beaucoup trop de temps dans votre zone et que l’équipe adverse décoche trop de lancers. Les conséquences de ce style de jeu ont été constatées dans le match numéro deux, où les Bruins ont transformé un déficit de 3-1 en une victoire de 5-3.
Il y a eu une époque où c’était acceptable, mais le hockey n’est plus vraiment un sport où une équipe qui compte sur la contre-attaque connaîtra beaucoup de succès. Presque plus personne ne marque de cette façon de nos jours. Les équipes inscrivent la plupart de leurs buts en se servant de la puissance de leurs attaquants pour conserver le contrôle de la rondelle jusqu’à ce qu’elles repèrent un joueur libre ou jusqu’à ce qu’elles foncent au filet et poussent le disque derrière le gardien adverse.
Le Canadien ne fait ni l’un ni l’autre en ce moment. Peut-il l’emporter en s’appuyant sur de l’excellent travail devant le filet et au sein des unités spéciales? Peut-être, mais ce n’est pas la recette pour obtenir du succès à long terme.
Corsi et Fenwick
Le Corsi et le Fenwick sont des mesures de possession de la rondelle.
- Le Corsi inclut tous les tirs tentés et accordés, dont les tentatives ratées et bloquées. Le Fenwick correspond à peu près à la même chose, sauf qu’il exclut les tirs bloqués. Les équipes qui sont au-dessus de la moyenne dans ces catégories sont plus susceptibles de connaître du succès.