Il n’y a qu’une messe planétaire de l’ampleur des Jeux olympiques pour sonder l’état du monde, notamment la diversification galopante de ses sociétés.
Tenez, samedi 13 août, la huitième journée des JO de Rio 2016, ma télévision m’a envoyé les images d’un combat de boxe comptant pour les 16e de finales des poids mouches chez les hommes opposant Hamza Touba à Élie Konki.
Était-ce un duel entre un Marocain et un Nigérian, un Algérien et un Camerounais ou un Tunisien et un Ivoirien? Une vraie colle, car aucun de ces choix n’est valable.
En effet, en se référant uniquement à l’aspect physique et aux noms de ces deux athlètes, on peut statuer que Hamza Touba est originaire du Maghreb et qu’Élie Konki est originaire d’Afrique subsaharienne.
Or, dans ce duel, l’un des deux est Français alors que l’autre est Allemand.
Et puisqu’on est dans les devinettes, voici une deuxième colle: lequel des deux est Français?
On serait tenté de répondre Hamza Touba, car l’immigration maghrébine est souvent associée à la France. Pourtant, Hamza Touba représentait l’Allemagne. C’est Élie Konki qui a honoré la France par une victoire à l’unanimité des juges.
Ce même cas de figure peut s’appliquer au duel de la veille opposant Zohra Ez Zahraoui à Sarah Ourahmoune pour le compte des 8e de finales des poids mouches chez les femmes.
Selon vous, laquelle de ces deux pugilistes est Française?
Difficile de deviner la réponse juste en se basant sur le patronyme ou l’aspect physique de ces deux boxeuses.
En effet, ce match en particulier ressemblait plus à un combat pour le titre de championne du Maghreb des poids mouches. Et pour cause, à la fin du duel gagné par la Française Sarah Ourahmoune, les deux pugilistes se sont fait l’accolade comme des compatriotes. Même le staff technique du coin marocain de Zohra Ez Zahraoui a salué la gagnante française avec une réelle affection.
Cette diversité galopante des sociétés de notre planète est palpable à l’œil nu aux Jeux olympiques de Rio. Ce fut le cas aussi lors de la finale du 10 000 m en athlétisme avec la victoire du Britannique Mohamed Farah, ou le 32e de cette course, Mohammed Ahmed est un Canadien.
Alors que l’humanité ressemble de plus en plus à un village métissé, force est d’admettre que ses sociétés, notamment en Occident, peinent à apprivoiser cette diversité. Jusqu’à quand?