Quand les apparatchiks du Parti québécois (PQ) liés à sa filière identitaire mettent le paquet pour élire Jean-François Lisée, c’est comme si le parti de René Lévesque dit non à la jeunesse. Non à la génération de demain. Le comble!
En tout cas, cette éventualité se dessine depuis la sortie scabreuse du député de Rosemont sur les enjeux identitaires dans le but de contrecarrer la montée d’Alexandre Cloutier. Si cette poussée se réalise, le PQ ratera son rendez-vous avec l’espoir incarné par sa jeunesse, les Alexandre Cloutier (39 ans), Martine Ouellet (47 ans), Paul St-Pierre Plamondon (39 ans) et Véronique Hivon (46 ans), même si cette dernière a dû se retirer de la course à la chefferie.
Deux de ces jeunes péquistes, Alexandre Cloutier et Martine Ouellet, n’ont-ils pas décidé de tenir tête au mastodonte PKP jusqu’au bout dans la course à la chefferie du PQ en 2015? Or, des ténors du parti de l’ère Pauline Marois, Bernard Drainville et Jean-François Lisée, en bons stratèges, ont jeté l’éponge par pur calcul politique en attendant des jours meilleurs.
Que les apparatchiks péquistes liés à sa filière identitaire le veuillent ou non, Alexandre Cloutier incarne le renouveau du Parti québécois, comme d’ailleurs les trois autres jeunes qui ont sauté dans la mêlée de cette course à la chefferie.
Les quatre jeunes de cette course à la chefferie péquiste ont impressionné par leur nouvelle façon de faire de la politique en restant fidèles à leurs idéaux. Courageux, confiants, talentueux et sans complexes envers les apparatchiks. Alors que la filière identitaire souffle le chaud et le froid dans l’orientation stratégique du PQ, ses jeunes ont prouvé qu’il est possible de concilier les fondamentaux d’un État progressiste soucieux de la majorité tout en gardant en vie «LA» cause du parti, la souveraineté du Québec.
Pour couronner Jean-François Lisée, ces apparatchiks, qui ont pris le contrôle du parti de René Lévesque, vont sacrifier d’un coup les plus brillants et courageux de son jeune leadership. Ils vont broyer des jeunes vaillants, les plus connectés avec une jeunesse québécoise plus préoccupée par le racisme et les droits des LGBT que par la joute électoraliste sur les enjeux identitaires.
Certes, à court terme, une victoire de Lisée va causer des maux de tête aux libéraux et aux caquistes, mais à moyen et long terme, le PQ réussira-t-il à convaincre la jeunesse à rallier la cause? C’est l’un de ses leviers les plus importants. René Lévesque en a été convaincu. Jacques Parizeau aussi.
On verra si les membres du PQ vont succomber ou résister au chant de sirène.