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Tous pourris?

Isabelle Richer et Marie-Maude Denis, de l'émission Enquête

Les récentes allégations de fraude impliquant des collecteurs de fonds du Parti libéral du Québec (PLQ) ont de quoi semer le doute dans la tête du plus optimiste des Québécois!

La semaine dernière, l’émission Enquête de Radio-Canada a révélé les dessous de ce qui serait la plus grande fraude dans une société d’État au Québec, et peut-être même au Canada. Les preuves présentées par le diffuseur public concourent au même résultat: la Société immobilière du Québec (SIQ) aurait été transformée en une vache à lait pour l’enrichissement illicite d’une poignée de gens proches du plus haut sommet de l’État.

Dans la lignée des affaires de corruption, de collusion dans le milieu de la construction et du «parrainage politique», qui ébranlent le Québec depuis plus de 10 ans, ce scandale de la SIQ peut faire croire à Monsieur et Madame-Tout-le-Monde que notre État grouille de voyous à cravates.

Et il y a de quoi perdre la foi en notre démocratie. Dans cette émission d’Enquête, les paroles débitées par les détestables présumés – Marc-André Fortier, Franco Fava, Charles Rondeau et William Bartlett – expriment tout leur dégoût pour le service public et l’argent du contribuable. Un exemple parmi d’autres: pour expliquer comment il a hérité de la direction de la SIQ grâce à ce qui serait un passe-droit, M. Fortier a osé réduire un tel abus de pouvoir à de la «petite cuisine».

Heureusement, Enquête nous a aussi révélé l’existence d’incorruptibles, comme Christian Plourde. Ce retraité qui a dirigé l’équipe d’enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) jusqu’à son départ en 2015, est à l’image d’autres honnêtes Québécois qui dédient leur vie à l’intérêt public. Dans tous les milieux, des braves, femmes et hommes, peinent dans l’anonymat pour cet idéal. Dans ce beau monde, il y a aussi des enquêteurs qui travaillent d’arrache-pied, dans des conditions extrêmement difficiles et dangereuses, pour traquer les voyous de tout acabit.

Le cri du cœur de Christian Plourde ravive l’espoir, surtout quand il a partagé avec le public d’Enquête ce qui motive son action: «On n’est pas sans savoir qu’il y a des problèmes dans les hôpitaux. On n’est pas sans savoir qu’il y a des problèmes dans les écoles… Comme citoyen, c’est sûr que ça m’atteint de voir qu’il y a de l’argent qui a été perdu.»

Incontestablement, le bouquet dans ce récent numéro de l’émission phare de Radio-Canada a été le mot de la fin, prononcé par Jean Vézina, l’homme qui a dirigé la SIQ de 1995 à 2001 pour y faire un grand ménage. Un mandat qu’il a honoré avec brio. Tourmenté par les révélations d’Enquête et visiblement ému, M. Vézina a crié sa peine à la caméra: «J’espère que ce n’est pas vrai. Je trouve ça terrible, après avoir tant travaillé pour mettre de l’ordre. Que ça finit comme ça! C’est incroyable.» Un véritable cri de ralliement pour tous les incorruptibles du Québec! Ne lâchez pas.

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