La récente sortie médiatique de Bernard «Rambo» Gauthier qui lançait son mouvement politique, le parti Citoyens au pouvoir, a créé toute une commotion au Québec.
Sur les médias sociaux, plusieurs, notamment des Québécois d’adoption, ont dénigré le citoyen Bernard Gauthier. Or, quoi qu’on en pense, cet homme combat un système qui a un nom: la mondialisation injuste. «Rambo» fait partie de ces damnés qui voient leur gouvernement sombrer dans l’austérité, couper dans l’éducation, la santé, les services sociaux et pactiser avec le 1% de Terriens qui s’en met plein les poches et qui refuse de payer sa part en mettant son fric à l’abri du fisc, dans des paradis fiscaux.
«Rambo» dénonce cette mondialisation où 99% d’humains comme lui campent de plus en plus un rôle de comparse, mais il le dit avec un langage cru et vulgaire. Il n’en demeure pas moins le cri de l’ouvrier qui voit son gagne-pain foutre le camp ailleurs devant son gouvernement impuissant.
Aux États-Unis, Donald Trump a su surfer sur cette vague populiste qui s’étend de plus en plus sur la planète. Comble de l’histoire, un milliardaire de ce club sélect des 1% des plus riches au monde a su écouter ces damnés de la mondialisation pour accéder au Bureau ovale sur leur dos.
Le cri de cœur même tout croche de Bernard Gauthier doit nous interpeller tous, particulièrement les Québécois issus de l’immigration, même s’il les perçoit à tort comme des envahisseurs. Les «Rambo» de monde, les oubliés de l’establishment, les sacrifiés de la mondialisation, intériorisent fatalement ce discours anti-immigration biaisé et martelé par des faiseurs d’opinions opportunistes, depuis plus de dix ans.
Ce genre de système médiatique met constamment le peuple désenchanté sous la pression de faiseurs d’opinions qui n’ont de cesse d’avilir l’immigrant, le musulman, le juif, l’autre. Dans une telle atmosphère de panique constante, les petites gens plongent dans une angoisse à la limite de la paranoïa. Écoutez-le affirmer en conférence de presse que «c’est épeurant pour les gens des régions ce qui se passe en ville. Ça nous fait peur, on voit ça les accommodements, les ci pis les ça, on ne sait pas trop si c’est bon ou pas bon, mais c’est effrayant pour nous autres!» Toute la puanteur de la désinformation qui incarne notre époque est là!
L’erreur fatale est de dénigrer «Rambo». De tirer sur le messager! Il faut plutôt lui parler et essayer de bâtir avec lui des ponts ainsi qu’avec tous les damnés de la mondialisation. Nous sommes tous sur le même bateau!