Pour les militants d’une formation politique, mettre sa face sur le poteau est l’ultime engagement. Ce qui distingue les vrais des autres. Peu importe le parti, faire le choix de se porter candidat représente un geste essentiel au processus démocratique. Cela signifie se fermer les yeux et faire un grand saut dans le vide. À quelques jours du déclenchement probable d’une élection, plusieurs sont encore en réflexion.
Il y a différentes sortes de candidats. Il y a d’abord ceux qui émanent de la base, qui ont milité dans les différentes structures, qui ont gravi tous les échelons. Pour eux, c’est l’aboutissement d’une longue démarche. Plusieurs d’entre eux savent très bien que les chances de l’emporter sont minces, voire inexistantes. L’important est de s’assurer que l’idéal soit porté par 125 candidats qui sauront faire écho au travail des militants qui ont façonné le programme.
À l’autre bout du spectre, il y a ceux qui se sont réalisés à l’extérieur de la sphère politique et qui décident de répondre présents. Certains, sont reconnus comme des candidats vedettes. Ils apportent avec eux une notoriété qui rejaillit sur leur parti. Plus souvent qu’autrement, ils sont ceux qui captent l’attention des médias pour le meilleur et pour le pire, qui assurent à une formation politique d’augmenter son niveau d’attraction. Pour la cuvée 2012, des noms nous viennent tout de suite en tête : Pierre Duchesne, Jean-François Lisée, Dominique Anglade… Ceux qui, au contraire, se font tirer l’oreille et résistent publiquement diminuent d’autant ce niveau d’attraction et projettent une image négative du parti.
Si la discussion autour des candidatures occupe une grande place en période pré-électorale, une fois la campagne enclenchée, l’essentiel de l’espace est occupé par les chefs. Même les candidats vedettes sont relégués au second rang. Ils doivent apprivoiser le travail de terrain, le travail de l’ombre.
Et il y a les autres, ceux qui plongent on ne sait trop pourquoi. Ils voient la politique comme un jeu et espèrent en faire un tremplin pour leur carrière. Qu’ils soient en quête de reconnaissance ou cherchent le pouvoir pour le pouvoir, les gens les reconnaissent généralement assez rapidement.
Rien n’est jamais acquis, sauf peut-être dans quelques circonscriptions qualifiées de châteaux forts. Et encore là, la volatilité de l’électorat, observée récemment, peut parfois en laisser plusieurs perplexes.
Dans les semaines qui viennent, lorsque vous croiserez une pancarte électorale, demandez-vous quelle motivation anime le candidat qui y apparaît. Dites-vous aussi que cela prend généralement beaucoup de courage pour devenir candidat. Comme pour le reste, nous avons des candidats qui sont le reflet de notre société, des candidats qui demeurent encore à la base de notre démocratie.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.