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Chacun son problème

La semaine dernière, j’ai commandé un shish taouk chez Amir. Disons que j’étais extrêmement pressé. La file d’attente de deux personnes devant moi me paraissait interminable. Une dame m’a énervé en cherchant sa monnaie, puis un pauvre ado a précipité son choix en voyant mon regard. J’ai même été désagréable avec la caissière… J’étais invivable.

Où est-ce que je veux en venir? Mes problèmes ne sont pas ceux des autres. Les vôtres non plus. Sous pression, nous avons tendance à nous enfermer dans notre bulle négative et à perdre la notion de la réalité.

On ramène tout à notre petite personne et notre jugement est altéré. Un simple événement peut alors être interprété comme une agression personnelle. Heureusement, dans mon cas, pas de conséquences. Le jeune n’a pas aimé son assiette, mais je n’ai sauté sur personne.

Imaginez un courtier en assurances qui n’a pas attiré un seul client depuis des mois : une vraie traversée du désert. Son superviseur le presse d’agir et lui fait comprendre qu’il faut renverser la vapeur. Sinon, le courtier risque de perdre son emploi.

Finalement, il rencontre un client potentiel important, une prise si grosse qu’elle ferait taire son superviseur et mettrait son emploi à l’abri pour quelque temps. L’enjeu est tel que le courtier en perd ses moyens et son jugement. Il le veut tant ce contrat qu’il devient nerveux, pressé et émotif. Il ne trouve plus les mots pour amadouer sa proie.

Le client, un vieux millionnaire méfiant comme une carpe, le sent. «Il y a anguille sous roche», se dit-il! Après une brève réflexion, la bête déclare, d’un calme glacial :  «Je vais y penser.» Pouf! Le verdict est tombé et le monde s’écroule sous les pieds du courtier. Il est prêt à se jeter au sol en hurlant : «Signez-le, ce contrat… s’il vous plait!», mais sa fierté l’en empêche. Il rétracte ses griffes et revient bredouille.

Nous avons tous nos impératifs, mais il ne faut pas agir comme s’ils étaient aussi ceux des autres. Trop vouloir, c’est vouloir trop. Prenez sur vous! Il faut garder son sang-froid pour préserver sa crédibilité et sa force. En ce qui me concerne, c’est seulement après m’être soulagé aux toilettes que tout s’est mis à aller mieux. J’ai réalisé que mon impatience déplacée avait été provoquée par une simple envie pressante. 

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