Les terrains de la partie sud du Club de golf Métropolitain Anjou pourront dorénavant faire place à des commerces de moyenne ou grande surface. Les élus de l’arrondissement d’Anjou ayant approuvé un changement de zonage dans le secteur, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), qui rêvait d’un grand parc public dans le secteur, risque de voir son projet être relégué au second plan.
La zone affectée par cette modification à la réglementation en vigueur se trouve dans le quadrilatère formé par la rue du Parcours, le boulevard du Golf, le boulevard des sciences et les limites de la Ville de Montréal-Est, dans le parc industriel d’Anjou.
C’est le propriétaire de l’ensemble des terrains non construits, la famille Di Lillo également propriétaire du club de golf, qui a demandé ce changement.
Celui-ci n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
De son côté, l’arrondissement s’est montré favorable à un élargissement des usages autorisés afin de favoriser le développement de ces terrains, déjà zonés industriels, et en conformité avec les usages autorisés au Plan d’urbanisme, peut-on lire dans les documents de l’arrondissement d’Anjou.
Les usages «vente d’essence et de produits d’épicerie» et «réparation de véhicules autres que des véhicules lourds» sont aussi autorisés, mais uniquement de façon complémentaire à un commerce de moyenne ou grande surface.
Parc
Une décision qui inquiète le CRE-Montréal. L’organisme environnemental à but non lucratif, qui se consacre à la protection de l’environnement et à la promotion du développement durable sur l’île de Montréal, souhaite une intervention de la ville-centre «pour éviter la disparition sous l’asphalte d’une partie importante du club de golf.»
«Il faut agir rapidement, car le golf est un des derniers poumons verts du secteur qui en manque dramatiquement. Il serait injuste d’en priver la population de l’est de Montréal en permettant sa transformation en zone commerciale et industrielle. Il faut prioriser la qualité des milieux de vie pour les personnes qui résident ou travaillent dans cette partie de Montréal», de souligner Coralie Deny, directrice générale du CRE-Montréal.
Le CRE mise plutôt sur l’aménagement d’un grand parc en l’associant au parc-nature du Bois d’Anjou, un espace de 40 hectares toujours non aménagé et inaccessible depuis son acquisition en 1992 par la Ville de Montréal.
La population aurait ainsi droit à un espace vert jumelé de plus de 100 hectares.
«Il s’agirait d’un projet majeur qui pourrait être réalisé en plusieurs phases d’aménagement. La première étape est de réserver les terrains et il est urgent d’agir», fait valoir Emmanuel Rondia, responsable des dossiers Espaces verts et milieux naturels au CRE Montréal.
Il rappelle que depuis l’adoption de la Politique de protection et de mise en valeur des milieux naturels en 2004, moins du quart des dépenses pour l’acquisition de terrains (23%), soit 11,8M$ sur 45,68M$, a été consacré à l’est de Montréal.
L’Est compte 222 hectares d’aires protégées comparativement à 718 hectares pour l’Ouest, qui a fait l’objet d’investissements de 38,8M$ pour l’acquisition d’aires terrestres protégées.