Cette Coupe du monde n’a pas une semaine, qu’elle nous a déjà amené son lot de surprises, avec une poignée de grosses cylindrées qui ont connu une entame parfois décevante, parfois préoccupante. Tour d’horizon de ces géants fragilisés.
Espagne
Faire match nul (3-3) face aux champions d’Europe en titre n’a rien de désastreux en soi. Surtout quand on connaît les circonstances qui ont précédé ce duel, alors que le sélectionneur espagnol Julen Lopetegui s’est vu montrer la porte à moins de 48 heures du début de La Roja.
L’Espagne n’a pas semblé traumatisée outre mesure par ce roman-savon, et, n’eût été la performance hors norme de Cristiano Ronaldo, auteur des trois buts des siens, elle aurait probablement ouvert le tournoi avec une victoire. N’empêche que la présence de Fernando Hierro, successeur de Lopetegui, sur le banc a de quoi générer des doutes sur la durée du tournoi, lui dont le palmarès d’entraîneur est tout sauf reluisant. À suivre…
Argentine
Ce n’était pas un secret: l’Albiceleste est débarquée en Russie avec plus de doutes que de certitudes et le duel face à l’Islande (1-1) en a été un parfait exemple. Cruellement en manque de rodage, la troupe de Jorge Sampaoli a montré quelques éclats de brillance individuelle, mais sur le plan collectif elle a amèrement déçu.
Alors que les Vikings ont su neutraliser un Lionel Messi qui s’entêtait à foncer par l’axe, ses coéquipiers n’ont jamais su profiter des espaces que cette double, triple ou quadruple couverture réservée au numéro 10 leur ouvrait. L’entrée en scène de Cristian Pavón – pour Di María – a dynamisé l’attaque, et sa titularisation face à la Croatie devrait faire partie des quelques réglages que devra apporter le sélectionneur argentin.
Allemagne
Grande perdante de cette première journée (0-1), la Mannschaft a été méconnaissable face à un Mexique hautement inspiré. Lente et désorganisée, elle a semblé confirmer que sa méforme en matchs préparatoires était bel et bien annonciatrice d’une sorte de creux de vague pour ce fabuleux programme.
Le conservatisme de Joachim Löw, qui a préféré se rabattre sur trop de valeurs «sûres» – 7 des 11 partants face au Mexique étaient de la partie au Brésil, en 2014 – plutôt que d’opter pour un rajeunissement qui semblait nécessaire, pourrait lui être coûteux. Par ailleurs, sa décision de ne pas emmener en Russie le fugace ailier de Manchester City, Leroy Sané, paraît d’autant plus discutable aujourd’hui.
Brésil
Bousculée par une Suisse impitoyable, la Seleçao a laissé quelques plumes sur la pelouse du Rostov Arena dimanche. C’est surtout sa vedette, Neymar, qui en a subi les foudres, devenant le joueur à avoir subi le plus de fautes dans un match de Coupe du monde depuis 20 ans, alors que Valon Behrami et sa garde suisse lui ont infligé pas moins de 10 fautes.
Un peu comme l’Argentine, le Brésil n’a su trouver de réponse quand sa bougie d’allumage offensive s’est vu menotté par un adversaire teigneux et bien organisé. Une énigme que l’entraîneur brésilien Tite se devra de résoudre avant d’affronter le Costa Rica, une autre équipe capable de se barricader et de punir physiquement ses adversaires.