Les libéraux se cherchent un chef. Tant au Québec que sur la scène fédérale, les militants seront appelés à se prononcer. D’un côté, Philipe Couillard, Pierre Moreau et Raymond Bachand s’affronteront. De l’autre, Justin Trudeau demeure le seul candidat jouissant d’une notoriété.
Les libéraux ne peuvent faire l’économie d’une réflexion. Au Québec, l’introspection à la suite d’une défaite qui donne l’impression d’une victoire avec un surprenant 50 députés est nécessaire. Il serait facile de dire que seul le changement d’administration peut apporter la victoire. Or, en pourcentage, les libéraux ont obtenu le plus faible résultat de leur histoire.
Au fédéral, le problème est plus profond. Après avoir brûlé Dion, Ignatieff et même Rae, le parti doit trouver un positionnement qui lui permettra de se démarquer. Comme solution de rechange aux conservateurs, ils feront face à Thomas Mulcair, du NPD, qui est déjà bien en selle et qui a même recentré son discours.
Deux courses, deux dynamiques, deux processus de sélection fort différents, mais qui dans un cas comme dans l’autre auront comme objectif de découvrir la perle rare afin de retrouver le chemin du pouvoir. Il faudra toutefois éviter les raccourcis.
Pour les libéraux fédéraux, la course se conclura le 14 avril par un processus de sélection nouveau au Canada : la primaire ouverte. Ce qui signifie que non seulement les membres pourront voter, mais aussi les sympathisants inscrits. Novatrice pour ce côté de l’Atlantique, cette formule a été utilisée pour choisir le chef des socialistes en France, François Hollande. Ce qui a permis à plus de 2,8 millions de Français de participer.
Cette approche pourrait favoriser la popularité au-delà du contenu. Ainsi, Justin Trudeau, nouveau candidat annoncé cette semaine, pourrait en bénéficier, lui qui compte plus de 150 000 abonnés sur Twitter. Déjà, Dominic LeBlanc a compris que la tâche sera immense et a préféré passer son tour.
À l’autre bout du spectre, les libéraux du Québec choisiront leur chef par l’intermédiaire de délégués. C’est la même pratique que celle utilisée lors du congrès où on a choisi Robert Bourassa en 1983. Une pratique qui favorise largement les équipes capables de manier l’organisation. Il faut s’assurer que les bonnes personnes soient élues dans chacun des comtés et qu’elles demeurent fidèles jusqu’à l’isoloir.
Le fond ou la forme? Il faut croire que les modes de scrutin choisis favoriseront le candidat qui saura avoir la plus grande organisation au PLQ et la plus belle image au PLC. Il serait dommage que cela prive les électeurs d’un véritable débat sur les idées. Il n’est pas trop tard pour le souhaiter, car les deux courses ne font que commencer.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pasnécessairement celles de Métro.