Les talentueux frères Hughes (Menace II Society, Dead Presidents) ont été disons effacé ces dernières années (leur dernier long métrage de fiction, From Hell, remonte à 2001) et les voilà de retour avec The Book of Eli, une sorte de Mad Max version road-movie, qui a pris l’affiche vendredi dernier.
Dix ans après une catastrophe planétaire, un voyageur solitaire (Denzel Washington, sobre) se dirige à pied vers l’ouest en possession du dernier exemplaire de la Bible. Il affronte sur son chemin un dangereux rival (Gary Oldman, en grande forme) et sa bande qui cherche à s’approprier de son livre sacré.
Voilà un film post-apocalyptique qui risque de ne pas plaire à tout le monde. Pour ma part, j’ai trouvé le message biblique et religieux très lourd. J’aurais préféré un peu plus de nuances. Par contre, il faut rendre à César ce qui lui appartient et les frères Hughes ont un talent fou comme faiseurs d’image. Rarement aura-t-on vu d’aussi belles séquences d’un monde dévasté et d’une vision aussi dystopique du futur (même si le film est nourrit un peu d’espoir dans le dernier tiers). La direction photo de Don Burgess (Cast Away, Spider-Man) est sublime et la mise en scène des frères Hughes est à la fois stylisée, singulière et inventive. Le film renferme quelques séquences d’action assez violente dont un incroyable moment d’anthologie qui consiste en un seul plan-séquence, où la caméra fait des allers-retours à l’intérieur d’une maison et passe ainsi à travers les explosions, flammes et autres pétarades durant une grosse séquence de fusillade. À elle seule, cette séquence vaut le déplacement. Bref, un film qui vaut le détour davantage pour l’aspect visuel que pour le message véhiculé (qui est très appuyé).