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É-U: les électeurs républicains et démocrates ne voteront pas de la même façon

Les résultats du nouveau sondage AP-NORC

Nicholas Riccardi et Hannah Fingerhut - The Associated Press

DENVER — Tandis qu’une majorité de partisans du président Donald Trump envisagent d’aller voter en personne le jour de l’élection présidentielle, environ la moitié des sympathisants du démocrate Joe Biden ont l’intention de voter par correspondance.

Parmi tous les électeurs inscrits, 39 % disent qu’ils voteront par correspondance, ce qui est bien supérieur aux 21 % qui se déplaceront dans les bureaux de scrutin, selon un nouveau sondage de l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research.

Cette proportion importante de gens qui prévoient voter par la poste est attribuable aux nombreux partisans du candidat démocrate Joe Biden — 53 % — qui préfèrent cette option. En revanche, 57 % des partisans de Donald Trump prévoient voter en personne le 3 novembre.

Par ailleurs, 54 % des électeurs disent qu’ils vont voter avant le jour des élections. En 2016, environ 42 % d’entre eux avaient prévu faire de même.

Depuis des mois, M. Trump dénigre le vote par correspondance et les démocrates ont exprimé leur inquiétude concernant les retards postaux qui pourraient empêcher le décompte de ces bulletins. Le sondage révèle un enthousiasme décroissant pour le vote par correspondance: seuls 28 % des Américains disent qu’ils seraient favorables à ce que les élections dans leurs États se déroulent exclusivement par la poste. En avril, alors que la pandémie de coronavirus commençait à se propager au pays, ils étaient 40 %.

Les électeurs semblent moins chauds à l’idée de permettre aux États d’autoriser le vote par procuration sans motif. La proportion d’appui est passée de 56 à 47 % depuis avril.

Sherry Santiago, de Palm Bay, en Floride, est handicapée et ne peut pas conduire. La démocrate de 55 ans a relaté qu’elle avait presque perdu sa chance de voter en 2016 parce qu’elle ne pouvait pas se rendre au bureau de vote. Cette année, elle se dit heureuse de s’inscrire pour un vote par correspondance.

«Je ne veux pas prendre le risque de rater (l’élection), a-t-elle souligné. J’ai une totale confiance pour le vote par correspondance. Je ne crains pas qu’il y ait un problème. »

Mais Michelle Harman, une républicaine de 44 ans qui travaille dans l’industrie pétrolière et gazière au Nouveau-Mexique, préfère y aller en personne.

«Cette année plus que toute autre, il y a beaucoup de zones grises sur ce qui pourrait arriver à votre vote», a-t-elle avancé. Mme Harman a reconnu qu’elle n’avait pas remis en question le vote par correspondance en 2016 lorsqu’elle était à l’extérieur.

Nouvelle division partisane

Traditionnellement, le vote par correspondance n’est pas une question partisane. Jusqu’à récemment, les républicains étaient plus susceptibles de choisir cette option que les démocrates, car les électeurs plus âgés ont plus tendance à voter par correspondance que les jeunes électeurs.

Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ont fait valoir plus tôt cette année que le vote par correspondance représentait une alternative pour éviter les contacts en face à face et ainsi freiner la propagation du virus. Les États se sont efforcés de s’adapter à une augmentation attendue du vote par anticipation — près d’une trentaine d’entre eux ont modifié leurs règles de vote par correspondance ou par procuration en réponse à la pandémie.

Le président a depuis tenté d’attiser le scepticisme à l’égard du vote par correspondance, affirmant sans fournir de preuve que son utilisation généralisée conduirait à de la fraude. M. Trump a prévenu que le vote par correspondance pourrait amener tant de gens à voter que «vous ne retrouveriez plus jamais un républicain élu dans ce pays».

Des études sur les élections passées ont démontré que la fraude électorale était extrêmement rare. Dans les cinq États qui envoient régulièrement des bulletins de vote à tous les électeurs, il n’y a eu aucun cas majeur de fraude ou de difficulté à compter les votes.

Selon le sondage, 33 % des démocrates, et seulement 12 % des républicains sont d’accord avec des élections exclusivement par correspondance. En avril, 47 % des démocrates et 29 % des républicains appuyaient l’idée. Par ailleurs, 72 % des démocrates sont d’accord de permettre le vote par procuration sans motif, contre seulement 25 % des républicains.

Dans les États clés comme la Floride, la Caroline du Nord et la Pennsylvanie, les démocrates ont jusqu’à présent largement dépassé les républicains dans leurs demandes de bulletins de vote par correspondance.

Confiance envers la poste

John Mohr, un travailleur du magasin Dollar General de Wilmington, en Caroline du Nord, a fait une demande pour le vote par correspondance, mais il prévoit l’amener lui-même au bureau électoral. Il dit avoir vu des vidéos sur Facebook qui disent — faussement — que les bulletins de vote par correspondance sont classés par parti, ce qui permettrait aux travailleurs de la poste d’en disposer avant qu’ils n’arrivent au bureau électoral.

«Je ne fais pas confiance au service postal et je ne fais certainement pas confiance aux démocrates», a affirmé M. Mohr.

Le sondage démontre que seulement 34 % des Américains ont une grande confiance dans le service postal américain, après un été de controverses sur le ralentissement du service en raison de compressions imposées par le responsable nommé par M.Trump. Il reste que 49 % disent avoir une certaine confiance.

Les démocrates croient que ces compressions ont été imposées pour saboter le vote par correspondance. M. Trump lui-même a déclaré qu’il serait heureux si la poste obtenait moins d’argent, ce qui permettrait de freiner les efforts des démocrates pour étendre cette manière de voter.

Le sondage AP-NORC auprès de 1108 adultes a été mené du 11 au 14 septembre en utilisant un échantillon tiré du panel probabiliste AmeriSpeak de NORC, qui est conçu pour être représentatif de la population américaine. La marge d’erreur pour tous les répondants est de plus ou moins quatre points de pourcentage.

Nicholas Riccardi et Hannah Fingerhut, The Associated Press




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