On a atteint notre quota de soutanes. On a une overdose de conclave.
On va peut-être devoir consulter un médecin. On pense avoir attrapé la même chose que certains chroniqueurs de la droite. Est-ce guérissable ou c’est un état permanent?! Nous sommes très inquiets et on espère qu’un docteur va trouver une cure bientôt.
Voyez-vous, en regardant RDI et Radio-Canada, qui font plusieurs émissions et reportages par jour en direct sur le conclave, ayant dépêché à Rome une énorme équipe, dont la chef d’antenne Céline Galipeau, qui y anime Le téléjournal en direct, on s’est passé le commentaire : «C’est nos taxes qui paient pour ça?»
On sait.
Prenez quelques instants pour nous juger si vous voulez.
Ce qui nous bogue le plus… c’est que… comment dire? On est en 2013, non? Ça intéresse encore tant de gens que ça au Québec, la religion catholique? Vous êtes encore beaucoup à demander à Dieu de bénir votre repas avant de manger? Personnellement, on fait une prière avant de manger des saucisses Maple Leafs, mais c’est juste parce qu’on en a peur!
Sérieusement, les églises les plus pleines en ce moment sont celles qui ont été transformées en condos!
Vous allez nous dire que, s’il y a tant de couverture, c’est qu’on aura peut-être droit à un pape québécois. Peut-être. Et alors? Il vous représente, vous, cet homme aux valeurs préhistoriques? Il a été accueilli en rockstar, ont rapporté certains médias. Ah bon. C’est bien le même qui a refusé de rencontrer des victimes d’abus de prêtres au Québec? On ne dit pas qu’il n’a que des défauts, mais il n’a pas particulièrement brillé par des déclarations intelligentes dans les dernières années. Les représentants de l’Église catholique du Québec ont fait une sortie contre les médias d’ici en se plaignant d’une campagne de salissage. Ah bon encore. On a plutôt l’impression d’assister à du cheerleading.
«Arrêtez de parler du frère du cardinal Ouellet parce qu’il a abusé de mineurs», a déclaré l’habile responsable des relations publiques de l’Église. Le terme qu’il cherchait est «pédophile», mais ce mot n’est bizarrement jamais sorti de sa bouche. Comme si l’Église était du genre à banaliser ce genre d’incidents! Jamais, voyons!
Pour toutes ces raisons, le fait qu’on couvre le conclave comme une émission de télé-réalité à Radio-Canada nous rend mal à l’aise. Combien ça coûte tout ça?
En y réfléchissant, ce n’est pas tellement grave que nos «taxes» soient dépensées, c’est juste qu’on aurait préféré prendre le même montant et le donner à une association de victimes de cette Église.