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L’affaire Samira Ibrahim

Samira Ibrahim, l’une des figures féminines emblématiques dévoilées par le printemps arabe, a été privée d’une décoration à la Maison-Blanche à cause de gazouillis antisémites.

Mars 2011, à peine âgée de 24 ans, cette spécialiste en marketing devient connue dans le monde. En marge d’une manifestation près de la place Tahrir, au Caire, elle a été arrêtée par les forces de l’ordre, puis incarcérée et maltraitée avec d’autres manifestants, trois jours durant. C’est là où on l’a molestée et forcée à subir un humiliant test de virginité.

Sans le soutien des partis d’opposition qui lui ont tourné le dos et malgré le harcèlement et les tentatives d’intimidation, Samira Ibrahim a porté plainte contre le Conseil suprême des forces armées, avec le seul appui de son père. Son témoignage livré à Human Right Watch documente son affaire. Une traduction en français d’une partie de ses propos est parue dans le Courrier international de décembre 2011.

L’Occident a salué le courage démontré par cette jeune militante Égyptienne durant sa mésaventure. Le magazine Time l’a classé parmi les 100 personnes les plus influentes de 2012.

Logiquement, vendredi dernier, à l’occasion du 8 mars, Journée Internationale de la femme, Samira Ibrahim faisait partie de la liste des dix femmes que le Département d’État Américain devait honorer pour leurs combats, et ce, en présence de Michelle Obama et de John Kerry, le chef de la diplomatie de l’Oncle Sam. Contre toute attente, la veille de la cérémonie, on lui a retiré son invitation.

Il paraît que sur son compte Twitter des messages saluant les attentats anti-israéliens en Bulgarie, en juillet dernier, aurait été découvert. Dans un de ses gazouillis rapportés par la presse internationale le jour même de l’attentat en Bulgarie, elle aurait posté ce gazouillis: «Une explosion dans un bus transportant des Israéliens à l’aéroport Burgas en Bulgarie sur la mer Noire. Aujourd’hui est une journée très douce avec un tas de nouvelles très douces.»

D’après un article de Stéphane Bussard paru dans le journal suisse Le Temps, le gazouillis en question été mentionné au Département d’État Américain par le journaliste de l’Atlantic Monthly Jeffrey Goldberg, par ailleurs employé au Musée de l’Holocauste à Washington.

Une histoire abracadabrante! Comment expliquer la bourde des services de la Maison-Blanche, qui consacre des milliards de dollars annuellement juste pour épier ses ennemis en usant d’une panoplie de gadgets dignes de James Bond?

En tout cas, à son retour en Égypte, Samira Ibrahim a accordé une interview à ON TV, une chaîne de télé privée locale.

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Elle y a révélé sa version de sa mésaventure washingtonienne! Elle a aussi reconnu, entre autres, avoir commis une erreur de jeunesse en acceptant la décoration du Département d’État américain, car elle a subi d’énormes pressions aux États-Unis. Elle s’est sentie manipulée dans le but de présenter des excuses solennelles à Israël. Une façon subtile, selon elle, pour le lobby sioniste de récupérer ses propos. À suivre.

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