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Comme au hockey

C’est bien connu, Stephen Harper est un passionné de hockey. Il doit d’ailleurs publier un livre sur le sujet l’automne prochain. Pourtant, tout dans son sport ne semble pas inspirer ses actions. Au hockey comme en politique, il y a des règles. C’est ce qui fait que le système peut bien fonctionner lorsque tous les joueurs y adhèrent.

C’est le cas de la Loi électorale. L’arbitre qui s’assure de faire respecter les règlements de la vie démocratique canadienne, Élections Canada, doit en assurer l’application de façon équitable et cohérente pour tous les joueurs en présence.

L’équipe conservatrice semble contester systématiquement toutes les décisions prises par Élections Canada. Ce fut le cas en 2007, lorsqu’on a refusé de reconnaître la pratique conservatrice voulant que le national transfère des sommes à des comptes bancaires appartenant à leurs candidats locaux afin de contourner le plafond de dépenses.

Il y a eu l’épisode des robocalls où des électeurs s’étaient vu donner de fausses informations sur leur lieu de votation par des messages téléphoniques robotisés. Ce dossier demeure toujours sans véritable conclusion. Tout récemment, Stephen Harper a reconduit la candidature de Peter Panashue à une élection partielle causée par sa propre démission. Il avait été destitué à cause de dépenses illégales lors de l’élection.

Cette semaine encore, Élections Canada a demandé la suspension de deux députés du Manitoba. James Bezan et Shelly Glover n’auraient pas soumis les rapports financiers conformes pour l’élection de mai 2011. Surprise, les deux députés en appellent de la décision. Selon la rumeur, la dernière est même pressentie pour devenir ministre. Il est certain que lorsque le coach ne respecte pas l’arbitre, il est bien difficile de demander aux joueurs de le faire.

Au hockey, il est facile d’imaginer qu’un match puisse se dérouler si l’une des deux équipes contestait systématiquement chacune des décisions prises par l’arbitre. C’est pourtant ce que fait le Parti conservateur.

L’équipe Harper a certes le droit de critiquer les décisions de l’arbitre quand elle croit être lésée, et ce, en utilisant les recours disponibles. C’est d’ailleurs ce que font régulièrement les joueurs sur la glace, l’entraîneur ou encore mieux les spectateurs dans les estrades. Mais il devient ridicule de critiquer systématiquement toutes ses décisions.

On ne peut pas mettre un protêt à toutes les occasions. À la longue, ça mine l’autorité de l’arbitre, ou pire, le jeu lui même. C’est malheureusement ce que font les conservateurs avec notre gardien de la démocratie.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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