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Afghanistan: Obama et Karzaï à couteaux tirés

De plus en plus frustré par ses échanges avec le président Hamid Karzaï, le président Obama envisage un retrait beaucoup plus précipité de l’Afghanistan. Cette décision ferait en sorte qu’il ne resterait plus de soldats américains sur le territoire après l’année prochaine. Qu’est-ce qui a poussé le président américain à envisager cette solution?

On sait que la relation entre Obama et Karzaï était tendue depuis quelques temps. Toutefois, la tension a augmenté d’un cran à la fin du mois dernier après que les États-Unis aient tenté d’amorcer des négociations de paix avec les talibans au Qatar. Une vidéoconférence, qui avait pour but de calmer l’atmosphère, s’est mal terminée. Le président afghan a accusé les États-Unis d’essayer d’obtenir un accord de paix avec les talibans et leurs partisans au Pakistan sans que le gouvernement afghan ne soit invité à la table des négociations.

C’était la première fois que Karzaï accusait directement le président américain. La réaction d’Obama a été de rappeler au président afghan toutes les vies américaines qui ont été perdues en essayant de défendre son gouvernement.

Il faut dire que cette option du retrait précipité et complet d’Afghanistan d’ici 2014 était toujours sur la table. Par contre,  depuis cette vidéoconférence du 27 juin, le retrait est passé d’un scénario limite à une solution réelle et sérieusement envisagée. Pour l’instant, le calendrier reste le même. Des 63 000 troupes présentes sur le territoire, il n’en restera plus que 34 000 d’ici février 2014.

Malgré le sentiment d’orgueil blessé, le président Karzaï aurait intérêt à évaluer les conséquences que pourrait avoir un retrait précipité des troupes américaines sur les autres présences militaires en Afghanistan. Les Allemands et les Italiens, qui s’étaient engagés à rester sur le territoire, quitteraient eux aussi. De même pour les autres plus petits pays qui s’étaient engagés à maintenir une présence symbolique et qui n’auraient plus les moyens de rester. Il y a fort à parier aussi que l’Afghanistan ne pourrait plus compter sur les 8 milliards en assistance militaire et civile auquel il s’attendait dans les années à venir et qui devait couvrir plus de la moitié des dépenses du gouvernement afghan.

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