Cette semaine, une entreprise ferroviaire qui était autrefois inconnue de la majorité des Québécois a annoncé qu’elle se mettait à l’abri de ses créanciers. La Montreal, Maine and Atlantic n’aura décidément jamais été à la hauteur… et est devenue l’exemple suprême de ce qu’est une compagnie de broche à foin.
Il y a maintenant plus d’un mois, le 6 juillet dernier, la vie de milliers de personnes basculait à Lac-Mégantic, et tout le Québec en ressentait les effets. Il est encore bien tôt pour faire le bilan de cette tragédie, mais déjà on peut dire que certaines choses ne seront plus jamais les mêmes. Une chose qui est certaine, c’est qu’il y aura un avant et un après Mégantic. C’est évident pour les familles et la communauté qui ont perdu des êtres chers.
Il faut ainsi souhaiter qu’au-delà des aspects tragiques de cet événement, on puisse tirer des enseignements. Car, il faut le dire, Mégantic aura été un reality check à bien des égards. On sera plus lucide face à ce qui se passe autour de nous.
On savait déjà que nos infrastructures souffraient d’un manque d’entretien chronique. Il aura d’ailleurs fallu qu’un viaduc s’effondre pour qu’on prenne pleinement conscience du problème et qu’on agisse. Mégantic aura mis en lumière que le rail ne fait pas exception.
Une autre réalité choquante est l’évolution du transport des matières dangereuses, qui a de quoi faire oublier le regard innocent que l’on pouvait porter sur le transport ferroviaire. «Le transport de produits pétroliers par train a été multiplié par 25 depuis 2008», affirmait un journaliste spécialisé à Radio-Canada au lendemain de l’accident.
Les effets de la déréglementation auront été mis au grand jour. D’ailleurs, Transports Canada n’aura pas tardé à rectifier le tir en fonction des recommandations préliminaires du Bureau de la sécurité des transports. Trop peu, trop tard, sûrement!
Si le risque zéro n’existe pas, les autorités doivent néanmoins s’assurer que la sécurité n’est pas compromise par des entreprises qui se comportent comme des voyous. En plus de protéger la population, cela protège également la réputation d’une industrie et les entreprises qui se comportent de façon responsable.
C’est tout particulièrement important pour ce qui touche le transport sur rail. L’après-Mégantic doit nous permettre de faire le point collectivement et d’instaurer les mesures qui s’imposent. Sans quoi, on risque fort de répéter les erreurs du passé.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.