« C’est tout simplement impossible de traverser », lance Geneviève Ducasse, une résidente de l’avenue Albani, qui dépose son fils à la garderie Maison des Fon-Fons, située à proximité de la traverse.
Elle n’est pas la seule de cet avis. Avec trois autres mères, elle s’est présentée au dernier conseil d’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve pour présenter le problème aux élus.
Fortes d’une pétition signée par une centaine de citoyens, les quatre mères espèrent obtenir gain de cause. Elles souhaitent la mise en place d’une lumière ou au moins d’un panneau d’arrêt, ainsi qu’une réduction de la vitesse à 30 km/heure.
Éviter le pire
Cet été, les enfants de la garderie Maison des Fon-Fons ont emprunté chaque matin le passage pour piéton pour se rendre au parc.
Un « parcours du combattant » selon la responsable de l’établissement, Marie-Julie Bacon.
« À plusieurs reprises, l’une de mes éducatrices est venue me chercher en panique, car cela faisait 10 minutes qu’elles essayaient de traverser avec les enfants, explique-t-elle. En plus, les enfants ont à peine fini de passer que les voitures redémarrent aussitôt. Cela devient anxiogène pour les éducatrices. »
Les quatre mamans ont décidé de filmer plusieurs de leurs passages pour prouver la dangerosité des lieux.
« C’est incroyable comment c’est dangereux, soutient Renée Riffon, l’une des mamans dont l’enfant fréquente la garderie. Même en tant qu’adulte on a peur de traverser alors imaginez les enfants. »
Mme Bacon se demande pourquoi un tel passage piéton a été installé à cette intersection.
« Honnêtement, cela serait mieux s’il n’y en avait pas. Est-ce qu’il faut attendre qu’une personne décède pour que quelque chose soit fait », s’interroge la responsable de l’établissement, qui accueille des enfants de 18 mois à 5 ans.
Des réponses attendues
Sur place, le Flambeau a constaté qu’un flot continu de voitures empêchait régulièrement des piétons de traverser sereinement.
« On voit souvent des personnes courir, explique Mme Ducasse. Elles pensent qu’elles n’auront jamais le temps de rejoindre l’autre côté ».
Diane Vandertol, ancienne agente de circulation au poste de quartier (PDQ) 48, confirme la dangerosité des lieux.
« Cette traverse n’est absolument pas sécuritaire, indique-t-elle. On ne sait jamais si les piétons attendent pour l’autobus ou pour traverser. J’ai fait des démarches auprès de l’arrondissement pour qu’elle soit déplacée. Mais il est impossible de travailler sur ce dossier tant que l’administration ne prend pas en compte mes recommandations. »
Richard Celzi, président du comité de circulation, a indiqué lors du dernier conseil d’arrondissement que le PDQ 48 mettrait en place « une surveillance accrue » dans le secteur au cours des prochaines semaines.
La mise en place d’un arrêt ou d’un feu de circulation semble toutefois écartée. La loi prévoit en effet de respecter une certaine distance entre deux arrêts.
Réduire la chaussée, améliorer la signalisation du passage pour piéton, sont des options envisagées par l’arrondissement. Une rencontre est prévue ce jeudi sur place entre le maire, des élus, le PDQ 48 et les responsables de la garderie.