Les pièces du puzzle se mettent en place pour assurer une nouvelle convergence indépendantiste. L’expression vient d’ailleurs de Pierre Karl Péladeau…
C’est du moins ce que laisse présager le retour-surprise de Gilles Duceppe à la tête du Bloc québécois. Le nouvel-ex chef du Bloc parle de nouveau cycle politique qui devrait mener à la souveraineté du Québec.
Une autre pièce-clé, qui ravive l’espoir des ténors indépendantistes, est également apparue cette semaine. Lors des funérailles de Jacques Parizeau, l’ex-chef d’Option nationale, Jean-Martin Aussant, a parlé de la «fin des exils». Ce qui ne laisse aucun doute sur son retour. Lui qui avait quitté le PQ pour fonder sa propre formation politique ne rentrera pas à la maison sans avoir la ferme conviction que les objectifs qu’il visait convergeront avec ceux du nouveau chef du PQ. Il faut rappeler que le programme d’ON proposait un référendum dès le premier mandat.
Depuis son entrée en politique, Pierre Karl Péladeau n’a pas caché sa motivation. Il n’aspire pas à gouverner une simple province, il souhaite faire du Québec un pays. On le voit mal évoquer une approche de gouvernance souverainiste empruntée à Pauline Marois.
Toutefois, même pressé des questions par les aspirants à la direction du PQ, sa politique s’est résumée à faire du Québec un pays, sans dire comment y parvenir, et quand. Encore aujourd’hui, il n’a toujours pas précisé sa démarche pour atteindre son objectif.
Sans être le projet d’une seule génération, l’indépendance du Québec habite de façon toute particulière les baby-boomers. C’est du moins ce qu’en dit le sociologue Jacques Beauchemin dans un nouvel ouvrage. Il parle de l’urgence de tenter une nouvelle chance.
Il y a 20 ans, la stratégie de Jacques Parizeau était claire : victoire du Bloc, victoire du PQ et victoire référendaire. Sauf que le contexte était tout autre. Le Québec vivait l’effervescence post-échec de Meech, post-Charlottetown. Il y avait un sens historique, et il appartenait aux Québécois de trancher face au rejet de leurs demandes constitutionnelles minimales par le reste du Canada.
Il y a 20 ans aujourd’hui, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Mario Dumont signaient l’entente du 12 juin, qui allait permettre la tenue d’un référendum sur un projet de souveraineté et de partenariat. Il s’agissait d’un moment majeur qui allait conduire par la suite le Québec aux portes d’un changement de statut constitutionnel majeur.
S’il en est un, le nouveau cycle politique doit s’incarner. Le retour au bercail d’acteurs-clés ne suffira pas. Il faudra recruter, mobiliser à l’extérieur des cercles passés, et surtout faire des gains. À l’image du plan Parizeau, Pierre Karl Péladeau doit assurer que toutes les pièces du puzzle sont en place, la volonté de la population restant la pièce déterminante.