Chaque matin où je constate que les libéraux sont encore au pouvoir me fait l’effet d’une Molson Dry chaude en canette qu’on aurait brassée et ouverte dans mon lit. J’essaie de faire ma p’tite part pour combattre, mais je me sens comme un Don Quichotte en souliers à velcro avec une épée en mousse dans les mains devant de furieux dragons. Mais bonne nouvelle, camarades! Il y a une pléthore de Don Quichotte qui partagent cette soif de justice. En voici quelques-uns!
L’IRIS. L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), vous connaissez? Les chercheurs et chercheuses de l’IRIS, qui sont aussi d’excellents vulgarisateurs, discutent économie et enjeux sociaux (partenariats public-privé, fiscalité, éducation, santé, environnement, etc.) sous une perspective solidaire et progressiste. Cet institut sans but lucratif est un vent de fraîcheur et une belle alternative aux discours économiques de droite conservatrice à la Mario Dumont, de droite libérale à la Jean Lapierre ou de droit dans le champ d’Éric Duhaime. «Dans un souci d’éducation populaire, les documents produits par l’Institut sont accessibles gratuitement sur l’internet.»
L’UPop. «S’inspirant du mouvement alternatif des universités populaires européennes, l’UPop Mont-réal veut créer un lieu de rencontre, de réflexion et de partage des connaissances aussi dynamique que rassembleur.» Chaque rencontre est divisée en deux : une heure de cours théorique et une heure de questions et discussions de groupe. Ça fait du bien à l’âme, on y fait de belles rencontres et on se sent plus intelligent. S’adressant à tous, «l’UPop a pour mission de favoriser le développement de l’esprit critique en offrant à la population de Montréal et des environs un accès libre et gratuit au savoir par le biais d’activités d’éducation populaire implantées dans plusieurs quartiers de la ville.» Sa programmation hivernale propose un cours sur l’afro-féminisme, sur l’économie anarchiste, sur le Québec et les autochtones, une introduction à l’astrophysique, la musique et la politique, etc.
Les chevaliers de l’ordinaire. Pendant que la planète showbiz s’émeut devant le petit DiCaprio qui soulève enfin son précieux et vital Oscar comme un diabétique son insuline, que nos femmes ministres prononcent féminisme comme Harry Potter Voldemort, que notre ministre de l’Environnement a plus en commun avec un pompiste de station-service qu’avec un écologiste, eh bien, pour contrebalancer cela, y a des citoyens et citoyennes qui s’enchaînent à des pipelines pour empêcher les sables bitumineux de tripler leur production; y a la municipalité de Ristigouche en Gaspésie qui poursuit son combat juridique devant la pétrolière Gastem pour avoir voulu protéger son eau potable; y a tous ces parents et professeurs qui forment des chaînes humaines devant nos CPE et nos écoles pour dénoncer le saccage libéral; y a les camelots de l’excellent magazine L’itinéraire qui redonnent du sens à leur vie; et y a vous tous dans le métro qui allez travailler pour mettre du beurre sur votre pain pis un peu d’eau dans votre vin.
Reconnaître le beau est aussi une forme de résistance. Comme l’a écrit un de nos plus grands poètes contemporains, François Guerrette : «Les flammes ne déclarent jamais forfait.»