L’un des morceaux les plus importants qui manquent à l’implantation profonde de la culture foot dans l’imaginaire collectif canadien est l’essor international du talent local.
Cela peut se produire grâce aux équipes nationales (à ce chapitre, on doit d’ailleurs remercier nos sélections féminines, qui pavent la voie depuis des années) ou à titre individuel, en club.
Depuis l’avènement des trois clubs canadiens en MLS et leurs académies, à partir de 2009, on sent que ce n’est qu’une question de temps avant que cette vision ne se matérialise. Comble de joie pour les amateurs d’ici, c’est un joueur du FC Montréal, l’équipe réserve de l’Impact, qui pourrait en être l’incarnation dans un avenir pas très lointain : j’ai nommé Ballou Jean-Yves Tabla. «Ballou», pour les intimes.
Selon ESPN, alors que la sélection canadienne U20 rendait visite à sa contrepartie anglaise, à Doncaster le 27 mars dernier, l’ailier de 17 ans a su attirer les regards des dépisteurs de géants anglais tels que Chelsea, Arsenal et Manchester City, qui le considéreraient comme étant «l’un des talents les plus impressionnants hors Europe» et pourraient bien lui accorder un essai.
Questionné à son sujet dans le cadre de l’émission On jase soccer en mars, le directeur de l’Académie de l’Impact et entraîneur du FC Montréal, Philippe Eullaffroy, a vanté sans retenue le talent brut de son poulain, mais parle toujours de son avenir au conditionnel.
«C’est toujours difficile d’avoir des certitudes au sujet des jeunes. Il ne faut jamais oublier que, dans le sport, on travaille sur une matière qui est très difficile à travailler, c’est-à-dire l’être humain. Le petit a beaucoup de qualités, il a les pieds sur terre et la tête sur les épaules. C’est quelqu’un qui est à l’écoute, qui progresse vite […] Il est spectaculaire et provocateur, dans le bon sens du terme, alors oui, tous les éléments sont en place pour qu’il devienne un joueur majeur de l’Impact de Montréal.»
Le joyau du club s’entraîne déjà de façon intermittente avec la première équipe et il apparaît évident qu’il aura la chance de s’y faire valoir plus tôt que tard. Reste à voir si l’on devra attendre le prochain camp, ou si les aléas du sport feront en sorte que la porte s’ouvre dès cet été. Dans tous les cas, si vous ne le suiviez pas déjà, je vous conseille fortement de vous y mettre!
Frénésie médiatique
Imaginez un moment qu’un jeune d’ici soit régulièrement du onze partant de votre club préféré en Angleterre.
Visualisez l’engouement médiatique que ça pourrait susciter. Ça pourrait être comparable à la frénésie qui s’emparait des foyers québécois tous les dimanches quand Jacques Villeneuve dominait le championnat de F1, à la fin du dernier millénaire.