Soutenez

Coderre réclame une taxe contre Netflix pour préserver le cinéma québécois

Photo: Elise Amendola / The Associated Press

Le maire de Montréal, Denis Coderre, souhaite la création d’une taxe imposée à Netflix et Amazon afin de pérenniser l’industrie de cinéma et de la production télévisuelle dans la métropole québécoise.

Actuellement, les productions cinématographiques et télévisuelles à Montréal ont le vent en poupe. En cinq ans, les retombées économiques ont doublé et atteindront même, en 2017, près de 400M$, a indiqué la Ville de Montréal. Pourtant, Denis Coderre, qui vient de créer un comité consultatif sur l’avenir de ce secteur, se montre «inquiet à long terme».

Netflix et Amazon, qui ont considérablement changé ces dernières années le comportement des consommateurs, poussent ces derniers à se désabonner des circuits de diffusion traditionnels pour consommer, en ligne, films, séries et télévision, a noté le maire.

«Oui, si on regarde le ponctuel, on peut se réjouir, mais on sent aussi qu’on est à un point qui pourrait devenir un point de non-retour si on ne prend pas tout de suite le bâton de pèlerin pour se protéger en conséquence», a souligné le maire, qui imagine «un bouleversement majeur» dans «les cinq prochaines années».

Pas «deux poids deux mesures»
Pour y remédier, ce dernier réclame une taxe spéciale. «Faut que ça se paye ces productions-là», a-t-il insisté, en soulignant la nécessité d’éviter l’idée de «deux poids deux mesures» entre l’industrie du cinéma classique et ces deux nouveaux géants du secteur qui ne contribuent pas au Fonds des médias du Canada, destiné à financer la création de contenus locaux.

«On sent déjà [cette baisse de financement]», a quant à lui mentionné Pierre Roy, président de ce comité consultatif, qui sera chargé de déposer un premier rapport d’ici décembre, avant de présenter un plan action en mars 2018.

«C’est très bon pour le consommateur, mais il y a des effets pervers», a également souligné l’ancien président du conseil d’administration de l’Institut national de l’image et du son (INIS).

LALENA aussi dans le viseur
Autre sujet d’inquiétude du maire Coderre: la renégociation du traité de l’ALÉNA avec le gouvernement de Donald Trump. L’ex-député libéral craint une suppression de l’exemption culturelle dans cet accord de libre échange, qui permet actuellement de protéger le contenu canadien et québécois.

«Si on enlève toutes les mesures d’exception culturelle, ça veut dire qu’on va avoir des pourcentages basés sur l’Amérique du Nord plutôt que sur le Canada, a précisé Denis Coderre, qui souhaite conserver «la distinction québécoise et canadienne. [Sinon] tout le monde va être dans le même bain. Il faut qu’il y ait un certain équilibre.»

Récemment, la ministre fédérale du Patrimoine, Mélanie Joly, a également promis de défendre cette exception culturelle et de mettre ce dossier en avant dans le cadre de ces négociations.

***

Taux de change favorable

Pour expliquer la bonne santé et la croissance de la production audiovisuelle à Montréal, Pierre Roy met en avant «la qualité du travail fait à Montréal, «l’accueil» et la bonne «réputation» de la Ville à l’étranger. Sans oublier l’incontournable argument financier avec des crédits d’impôts disponibles et un taux de change très favorable face au dollar américain ou à l’euro pour attirer de grandes productions étrangères. «Autant pour la production télé que le cinéma, il y a un marché qui est en expansion», se réjouit Denis Coderre.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.