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Le restaurant Khyber Pass forcé de retirer sa façade

Photo: Facebook

Près de deux mois après avoir déploré l’attitude inquiétante de la Ville de Montréal, le restaurant de fine cuisine afghane Khyber Pass s’avoue vaincu: il a commencé dimanche à retirer sa façade en bois qui attirait l’œil des passants sur l’avenue Duluth, dans le Plateau–Mont-Royal.

«Malgré les nouveaux plans déposés en octobre dernier, la demande de permis pour modifier la façade a été refusée au CCU [comité consultatif d’urbanisme] le 20 novembre dernier. Nous avons débuté le retrait de la façade», s’est désolé le restaurant en fin de journée, sur sa page Facebook.

L’établissement affirme qu’il se conformera aux règles et proposera «un plan similaire aux [autres] commerces de la rue».

Faruk Ramisch, le propriétaire de l’établissement, avait effectivement fait parvenir un nouveau plan d’urbanisme à l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, au début septembre. Le CCU a toutefois refusé de l’approuver.

«Une belle victoire pour la Ville, mais à quel prix?», se questionne là-dessus le restaurant, dans une publication qui a fait beaucoup réagir dans les dernières heures. On y aperçoit notamment le bois de la façade au sol, laissant à la vue des passants une brique blanche relativement usée.

«N’importe quoi. La façade était originale et belle. Courage, malgré tout il restera mon restaurant préféré», s’est exprimée une internaute, suivie par plusieurs autres. «Les priorités de la Ville sont à la mauvaise place», a condamné une autre. Plusieurs d’entre eux condamnent «le manque de jugement» des fonctionnaires et des élus municipaux dans ce dossier.

Une pétition en ligne avait déjà recueilli plus de 2000 signatures pour sauver la façade du restaurant, mais en vain.

La Ville réplique
Jointe par Métro, une porte-parole de l’arrondissement Le Plateau-Mont-Royal, Geneviève Allard, a estimé que la Ville a travaillé «avec diligence et patience» depuis 2009 avec le propriétaire, et maintenant, «avec l’architecte et le contracteur embauchés».

«Les travaux de façade sont illégaux et l’arrondissement a eu plusieurs échanges, et continue d’échanger avec le propriétaire pour trouver des solutions qui respectent les normes», a-t-elle déclaré.

La façade est uniquement refusée «parce qu’elle empiète sur le domaine public, parce que le bois est une matière hautement combustible et parce que le projet, exécuté sans permis, ne respecte pas les normes», a-t-elle martelé.

Elle souligne que le CCU et l’arrondissement imposent à tous les commerçants «que l’architecture des façades du Plateau ne soient pas liées à l’image corporative de l’occupant, et ce, pour protéger l’immeuble et le cadre bâti environnant et assurer la pérennité des interventions sur l’immeuble».

Le projet déposé le 20 novembre dernier par M. Ramisch a été refusé par le CCU «parce que le propriétaire n’avait pas fourni les résultats de percées exploratoires pour déterminer si la brique d’origine était encore bonne», a-t-elle renchéri.

«À ce stade-ci, pour les percées exploratoires et pour fournir l’information au CCU, ils n’avaient pas à retirer autant de bois. Ils auraient pu retirer temporairement quelques planches, surtout à des endroits stratégiques», a-t-elle envisagé.

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