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Anjou déposera une pétition pour se défusionner

Photo: Yves Provencher/Métro

Le maire de l’arrondissement d’Anjou, Luis Miranda, compte déposer une pétition à l’Assemblée nationale pour demander la tenue d’un référendum portant sur la défusion de son arrondissement.

Il avait déjà mentionné sa volonté qu’Anjou défusionne de Montréal lors de la présentation de la réforme du financement des arrondissements par l’administration Coderre. «C’est la goutte qui fait déborder le vase, a avoué jeudi M. Miranda, et en plus, les services diminuent d’année en année. On se dit tout le temps que ça va se placer un jour, mais on voit que c’est de pire en pire.»

Même si l’arrondissement d’Anjou aura droit à une hausse du transfert budgétaire de 3% selon cette réforme, M. Miranda n’en démord pas. «Ça représente 180 000$, alors que mes responsabilités augmentent de 1M$. Juste la masse salariale, c’est 400 000$», a soutenu le maire d’Anjou qui espère rejoindre au moins 25 000 signataires pour sa pétition.

Lors du référendum sur les défusions municipales en 2004, la majorité des votes à Anjou était en faveur, mais le nombre de participants n’a pas été suffisant pour valider le vote. «Depuis 12 ans, on ne voit que des augmentations de taxes et des réductions de services. Il va falloir faire le nécessaire pour devenir maître de nos destinées», a lancé M. Miranda.

Du côté du cabinet du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, on indique que «dans la loi, il n’y a pas d’article qui prévoit une défusion d’un arrondissement».

Mais M. Miranda réplique qu’«une loi, ça s’écrit». «En 2001, il n’y avait rien dans la loi qui prévoyait des fusions. En 2004, il n’y avait rien qui prévoyait des défusions», a-t-il indiqué

Le ministre Moreau ajoute qu’il «n’est pas souhaitable» de se lancer dans ce débat. «On travaille plutôt à reconnaître le statut particulier de la métropole», a indiqué son attachée de presse, Catherine Poulin.

<blockquote>«Il n’y aura pas de défusion. La pétition ne change rien à cette situation pour nous.» – Le cabinet du maire de Montréal, Denis Coderre.</blockquote>

Le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez, a quant a lui vivement appuyé, jeudi, la démarche de son homologue, M. Miranda.

«Des réactions comme [celle de] M. Miranda, il va y en avoir de plus en plus», a soutenu M. Ferrandez, en raison de la réforme du financement des arrondissements.

Bien qu’il se verra retirer près de 13% de son budget d’arrondissement à la suite de cette réforme, le maire du Plateau ne compte pas défusionner. «Le Plateau, c’est Montréal (…) Mais si j’étais Lachine, Saint-Laurent, Saint-Léonard et Outremont, c’est clair que je soumettrais à ma population l’idée d’embarquer dans l’exercice de défusion», avance le maire Ferrandez.

Déçu du «Montréal d’aujourd’hui», M. Ferrandez estime que les villes défusionnées telles que Westmount, Pointe-Claire et Beaconsfield sont dans de meilleures positions. «Aujourd’hui, elles se frottent les mains et se disent “Dieu soit loué, je n’ai pas rejoint ce Montréal”», ajoute-t-il.

Critiquant un manque d’écoute et de dialogue dans la création de la réforme des arrondissements de la part du maire de Montréal, Denis Coderre, le maire du Plateau n’exclut pas, toutefois, une forme différente de «séparation». «Il y a eu seulement deux rencontres de la «table de maire» depuis le début du mandat. Ce n’est pas du travail ensemble. Si ça continu comme ça, je l’annonce, je vais la boycotter», indique-t-il au sujet de ces rencontres mises en place par Denis Coderre qui réunissent tous les maires d’arrondissements.

Dépôt de pétitions
Selon les règlements de l’Assemblée nationale, pour qu’une pétition soit déposée devant les élus de Québec, elle doit d’abord être parrainée par un député, sans restriction de nombre de signataires. Depuis 2009, le gouvernement a l’obligation de donner ensuite publiquement sa réponse à la pétition.

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