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Les profs et les chargés de cours en colère contre l’UQAM

Photo: Yves Provencher/Métro

Les chargés de cours et les professeurs de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) fulminent contre la direction. Celle-ci les a avisés plus tôt cette semaine que le calendrier du trimestre d’hiver ne sera pas prolongé et que les cours doivent être donnés quelque soit le nombre d’étudiants présents.

«Cette décision va à l’encontre de tout ce qui s’est fait dans l’histoire de l’UQAM et passe outre les résolutions de la Commission des études», a pesté mercredi la présidente du Syndicat des chargés de cours, Marie Blais. Elle prenait part à une assemblée générale des chargés de cours au cours de laquelle ces derniers ont adopté une résolution en ce sens.

«[La direction] instrumentalise les professeurs, maitres de langue et personnes chargées de cours dans le conflit qui l’oppose aux associations étudiantes en les considérant ouvertement comme de simples exécutants de directives autoritaires», a dénoncé pour sa part le Syndicat des professeurs de l’UQAM dans un communiqué envoyé à ses membres.

Mardi, la direction de l’UQAM a acheminé une note aux professeurs et aux chargés de cours pour les informer qu’il n’y aura pas «de reprise de cours rémunéré» pour le trimestre d’hiver 2015.

«Il appartient, aux professeurs, aux personnes chargées de cours et aux maîtres de langue d’identifier les modalités appropriées dans le cadre du calendrier prévu», a indiqué la direction de l’UQAM.

Les chargés de cours et les professeurs ont rappelé que c’est la Commission des études, une instance de l’UQAM responsable de se prononcer sur les programmes d’études, la recherche mais aussi sur les calendriers trimestriels, qui doit décider si des cours seront donnés au-delà du 3 mai, et non aux doyens et aux vice-recteurs. Une réunion de la Commission des études doit avoir lieu mardi prochain.

L’obligation d’enseigner, quelque que soit le nombre d’étudiants présents, remet en plus cause l’autonomie professionnelle des chargés de cours et des professeurs, a déploré le personne enseignant de l’UQAM.

«La liberté universitaire comprend le droit de refuser de dispenser son enseignement lorsque la sécurité des personnes présentes ne peut être assurée ou lorsque les conditions pédagogiques normales ne sont pas réunie», a rappelé les professeurs de l’UQAM.

D’après la présidente du Syndicat des chargés de cours, la direction de l’UQAM a pris une série de «mauvaises décisions» qui ont fait en sorte que la tension a augmenté et a atteint des sommets depuis qu’une injonction, accordée la semaine dernière par la Cour supérieure, interdit les levées de cours.

«C’est comme si on voulait radicaliser le conflit, a dit Marie Blais. Avant même que la grève commence, on menace d’expulser des étudiants. On engage des agents de sécurité et on filme les gens, ce qui incite les étudiants à se masquer.»

«On n’a jamais vu cela, a ajouté celle qui enseigne depuis près de 30 ans à l’université montréalaise. On est estomaqué par ce qui se passe. À l’UQAM, il y a beaucoup de collégialité entre les professeurs, les chargés de cours et les étudiants mais là, on fait fi des façons de faire et des règlements. C’est étonnant.»

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