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L'ONU surveille les demandeurs d'asile au Canada

Paul Chiasson / La Presse Canadienne Photo: Paul Chiasson
Stephanie Levitz, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) surveille de près la situation des demandeurs d’asile à la frontière entre le Canada et les États-Unis.

Depuis quelques semaines, un nombre grandissant de personnes entrent au pays en provenance des États-Unis dans le but de demander le statut de réfugié.

Le nouveau représentant du HCR à Ottawa a récemment passé une journée à observer les migrants entrer au Canada par un point de passage non officiel au Québec.

Jean-Nicolas Beuze affirme que l’ONU ne s’inquiète pas de la situation, puisque les demandeurs d’asile demeurent peu nombreux et qu’ils sont traités conformément aux lois canadiennes et internationales.

C’est plutôt la perception de ce à quoi on assiste que la réalité en elle-même qui préoccupe M. Beuze.

«Il n’y a pas vraiment d’inquiétude, de ce côté-ci, quant à la capacité des autorités canadiennes à fournir la protection nécessaire à ces personnes», a-t-il dit dans une entrevue accordée à La Presse canadienne.

Il y a toutefois un risque qu’un discours public erroné émerge autour de la question, a-t-il cependant soulevé.

«La population canadienne peut avoir une perception sur ce qui se passe au Canada qui ne correspond pas à la réalité, a-t-il expliqué. Les perceptions deviennent parfois la réalité et nous ne voudrions pas que cela augmente la lassitude des gens et la façon dont ils interviennent face à la misère du monde.»

Le représentant du HCR à Ottawa rapporte qu’environ 50 des 70 personnes qu’il a observées à la frontière canado-américaine étaient d’origine turque, yéménite ou syrienne. La plupart étaient détenteurs de statuts d’immigration en règle aux États-Unis et l’échantillon comportait des hommes et des femmes seuls, ainsi que des femmes voyageant seules avec leurs enfants.

La plupart de ces personnes étaient jeunes, instruites et visiblement bien préparées pour le voyage qu’elles effectuaient, a précisé M. Beuze, mentionnant que plusieurs avaient les documents nécessaires pour présenter une demande d’asile au Canada en bonne et due forme.

Une situation calme et ordonnée

À la Chambre des communes, les conservateurs ont qualifié la situation de dangereuse pour le Canada, appelant à une hausse des contrôles à la frontière pour endiguer l’afflux de migrants.

Or, M. Beuze dresse plutôt le portrait d’une situation calme et ordonnée. S’il est possible que davantage de ressources soient nécessaires dans l’immédiat aux points d’entrée, l’observateur estime que les services frontaliers opèrent comme il le faut.

M. Beuze prévoit faire d’autres visites à la frontière au cours des prochaines semaines, ainsi que de travailler en collaboration avec des organismes non gouvernementaux afin d’éventuellement fournir un plus grand soutien aux points de passage jugés névralgiques.

Il ajoute que la majorité des personnes qui lui ont parlé ont dit quitter les États-Unis par peur du système d’immigration américain sous la présidence de Donald Trump.

Or, cela ne veut pas dire que le Canada doit suspendre son entente avec les États-Unis sur les tiers pays sûrs, affirme le représentant de l’agence onusienne. Selon l’accord, les personnes ayant déjà demandé l’asile aux États-Unis ne peuvent présenter une autre demande au Canada si elles arrivent par un poste-frontière officiel.

Selon M. Beuze, il manque de preuves pour montrer que les politiques sur l’immigration de Donald Trump ont bel et bien des effets sur le programme d’accueil des réfugiés aux États-Unis.

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