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ALÉNA: les bienfaits illustrés par un hamburger

Alexander Panetta, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

WASHINGTON — Juste avant l’heure du dîner à Washington, mardi, un député canadien a tenté de démontrer les bienfaits de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) devant des étudiants universitaires en utilisant leur estomac et en leur disant que l’annulation de l’accord pourrait leur causer une indigestion — au sens figuré.

Le secrétaire parlementaire responsable des relations canado-américaines, Andrew Leslie, a raconté le chemin d’un hamburger pour illustrer son propos devant un public rassemblé à l’Université Johns Hopkins, quelques jours après que le président Donald Trump eut laissé entendre qu’il pourrait se retirer de l’entente commerciale.

M. Leslie a mentionné les dizaines de milliers d’Américains travaillant pour la Banque TD, les milliers d’autres oeuvrant sur les oléoducs de TransCanada, soulignant au passage les États américains dont le partenaire commercial numéro un est le Canada.

Il a ensuite amené le sujet des hamburgers.

Il a raconté comment une vache élevée en Alberta est transformée aux États-Unis pour devenir de la viande, et finir dans un pain cuit en Californie — mais dont le blé provient de la Saskatchewan. La viande est couronnée de laitue de l’Arizona, mais aussi d’une tomate provenant de l’Ontario.

M. Leslie a expliqué qu’il s’agit d’un «produit complexe» qui ne coûte que cinq dollars en moyenne.

«Pensez aux décennies que ça a pris pour que les éléments variés atteignent leur pleine efficacité dans ce qu’ils font de mieux, dans une chaîne d’approvisionnement intégrée», a-t-il soutenu.

«Comment on démêle ça? Comment on fait pour faire ça et retenir la valeur ajoutée qui s’est construite à travers les 40 ou 50 dernières années? C’était un exemple simple», a-t-il ajouté.

L’administration Trump prévoit renégocier l’ALÉNA avec le Canada et le Mexique plus tard l’année prochaine et elle se réserve le droit de se retirer si les négociations achoppent.

Mais elle a énoncé des objectifs contradictoires dans les derniers jours.

D’une part, l’équipe de Donald Trump a souligné la nécessité d’améliorer certains secteurs complexes, dont les produits laitiers, le bois d’oeuvre et les produits pharmaceutiques. D’autre part, l’administration a exprimé le souhait de mener ces négociations rapidement, en quelques mois, et de conclure le tout avant l’élection au Mexique prévue l’année prochaine.

Les observateurs doutent que ces objectifs puissent se conjuguer.

«Je ne vois pas comment on peut faire une réorganisation majeure en six mois», a souligné Eric Miller, un ancien représentant canadien aujourd’hui consultant pour la firme Rideau Potomac Strategy Group.

Interrogé pour savoir si le gouvernement canadien avait une préférence pour une renégociation rapide — ou une négociation en détail —, M. Leslie est resté évasif. Il a affirmé que les demandes du Canada étaient prêtes, mais le gouvernement souhaite taire ses intentions pour l’instant.

M. Leslie a dit que le Canada attendait que les États-Unis posent le premier jalon des négociations, qui viendra après l’envoi d’un avis formel de la Maison-Blanche au Congrès qui signalera le début des pourparlers dans les 90 jours suivants.

Le député a toutefois écarté une option: l’annulation de l’entente.

«Déchirer l’entente n’est pas une solution, d’après moi», a-t-il tranché.

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